Emoluments faramineux d’Abdelilah Benkirane, villa de Saâd-Eddine El Othmani, affaire Amina Maelainine… Des scandales qui semblent, aux yeux de certains hauts responsables du Rassemblement national des indépendants (RNI), autant de signes prouvant la déliquescence morale des islamistes.
Selon le quotidien Al Massae du mardi 22 janvier, le député et membre du directoire du RNI, Mustapha Baitas, a surfé sur la vague des «affaires» qui secouent actuellement le PJD pour l’appeler à présenter ses excuses au peuple marocain et à se retirer du gouvernement. Et ce d’autant qu’il a échoué dans «la gestion aussi bien du gouvernement que des Conseils des grandes villes dont il assure la présidence comme Agadir, Fès ou Casablanca, villes qui croulent sous des montagnes de déchets et connaissent une démultiplication sans précédent de la mendicité».
A ce sujet, le dirigeant du RNI s’en est pris également à d’autres partis politiques (visant indirectement le PAM, mais sans le nommer), dont le rendement en matière de gestion locale est jugé très en deçà des attentes, pour affirmer, in fine, que «seul le parti de la Colombe dispose d’une vision intégrée quant au nouveau projet de développement du Maroc».
Le quotidien Assabah ajoute, de son côté, que Mustapha Baitas, qui s’exprimait lors d’une conférence organisée le week-end dernier à Marrakech par son parti, et portant sur le nouveau modèle de développement au Maroc, a expliqué que la prétendue moralité du PJD, sur la base de laquelle il a eu la confiance d’une importante frange de l’électorat marocain, s’est effondrée. En lieu et place, les islamistes «font preuve de démagogie», alors que la santé et l’éducation sont au creux de la vague, et le chômage à son summum.
Baitas a également accusé le PJD d’être responsable de tous les maux des petits commerçants dans les grandes villes du pays, pour avoir introduit au Maroc le «dragon anatolien», en référence aux supermarchés turcs à bas prix. Ces enseignes, implantées surtout dans les quartiers populaires, et grassement subventionnées par le pouvoir islamiste d’Ankara, ont fini par détruire les petits commerces nationaux, voire le tissu productif à cause de leur accointance avec le PJD, d’après Baitas.
Al Ahdath Al Maghribia, qui revient lui aussi sur les propos du dirigeant du RNI, explique que les deux principaux alliés au sein du gouvernement actuel ne ratent plus la moindre occasion pour échanger les «bons procédés». Une fois, c’est à cause de la crise des commerçants dont ils se rejettent mutuellement la responsabilité, une autre fois à cause de leur mésentente au sein des conseils des villes qu’ils se disputent parfois, et une autre quand leurs responsables s’insultent carrément sur la place publique. Autant dire, qu’avec la récente sortie de Mustapha Baitas, il faut s’attendre à une riposte du PJD. Et ainsi de suite. Jusqu’à l’implosion de l’actuelle coalition gouvernementale.