Rebondissement dans "l'affaire du chocolat" du ministre Abdelâdim El Guerrouj (Mouvement populaire). Mohand Laenser, secrétaire général du Mouvement populaire (MP), a placé le sort du ministre délégué à l'Education nationale entre les mains du chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane. El Guerrouj aurait réglé une facture de 33.735 DH de chocolat avec l'argent public. Al Akhbar avance dans son édition de ce jeudi 23 janvier que le bureau politique du MP n'a pas tranché, mardi, dans l'affaire de la facture d'El Guerrouj, au motif que le dossier est en cours d'examen par le gouvernement. "Mohamed Moubdie, ministre de la Fonction publique, n'a pas assisté à cette réunion où El Guerrouj est resté muet", selon le journal. Et de poursuivre que "le chef du gouvernement est entré en ligne dans ce scandale en demandant à Moubdie et à son prédécesseur (El Guerrouj) de rédiger un rapport détaillé au sujet des circonstances qui ont conduit l'établissement à régler cette facture de chocolats sur le compte du ministère de la Fonction publique". Annass nous apprend que "le groupe parlementaire du PJD à la Chambre des représentants a écrit à Benkirane pour lui demander les éclaircissements nécessaires au sujet de cette affaire".
Le gouvernement dans l'embarras... une fois de plus
A en croire Annass, "le chef du gouvernement est embarrassé par cette affaire au moment où son gouvernement appelle à la bonne gouvernance". "Les premiers indicateurs montrent que cette facture est la dernière qu'a signée El Guerrouj avant la passation des pouvoirs avec Moubdie. "La pâtisserie qui a fourni ces chocolats et la même qui approvisionne le ministère en gâteaux à l'occasion des cérémonies organisées en l'honneur des invités", fait savoir Annass. Et d'ajouter qu'une "partie de ces pâtisseries a été récemment confiée à un haut fonctionnaire du ministère qui, à son tour, l'a livrée à la clinique où l'épouse d'El Guerrouj venait d'accoucher".
Cette affaire de chocolat tombe mal pour le jeune ministre du MP. Il doit se mordre les doigts, d'autant plus que son chef Abdelilah Benkirane crie à qui veut l'entendre que l'austérité exige une meilleure gestion des deniers publics. Espérons que le cas d'El Guerrouj soit une affaire isolée mais la crainte est grande que cette pratique soit toujours répandue dans les départements ministériels. S'il faut demander des comptes à El Gerrouj, il ne faut pas non plus omettre d'autres pratiques, tout aussi courantes et tout aussi graves, à l'instar des dépenses liées aux voyages, les frais de séjour, le parc automobile, le carburant... et la liste est longue.