Deux ministres seulement sur cinq ont répondu présent à la réunion sécuritaire maghrébine, qui s’est déroulée hier au Palais des congrès de Nouakchott. Hormis le Maroc et la Mauritanie, représentés respectivement par Mohamed Hassad et Mohamed Ould Mohamed Rara, les trois autres pays maghrébins ont baissé leur niveau de représentation à des secrétaires d’Etat à l’Intérieur, voire à des sécuritaires.
Si la Tunisie et la Libye se sont contentés de dépêcher un secrétaire d’Etat et un simple délégué auprès du ministère de l’Intérieur, à savoir Rafik Ben Mohamed Al Hadi Challi et Mustapha Omar Debbach, cela serait dû à des raisons sécuritaires somme toute compréhensibles. Ces deux pays maghrébins sont en proie à de grands défis sécuritaires, en raison, côté tunisien, de la chape de plomb terroriste qui s’abat sur le pays, et de l’autre, de la guerre civile qui continue de déchirer le frère libyen.
Ce qui n’est pas le cas de l’Algérie, qui a été représentée par un technocrate, Ahmed Adli, secrétaire général du ministère algérien de l’Intérieur. Une sous-représentation perçue comme une volonté manifeste de boycott par les médias mauritaniens. Ainsi, selon le site d'information nouakchottois “Alakhbar Info”, l’absence du ministre algérien de l’Intérieur et des collectivités locales, Taïb Belaîz, se voudrait une riposte à l’expulsion, dernièrement, par Nouakchott d’un diplomate algérien impliqué dans une tentative de nuisance aux relations maroco-mauritaniennes. Belkacem Cherouati, puisque c’est de lui qu’il s’agit, avait incité le directeur d’un journal mauritanien, Al Bayane el-Souhoufi, à publier un article contre le Maroc avec un faux “scoop” sur une pseudo-plainte que Nouakchott compterait déposer auprès de l’ONU contre le royaume, accusé de «vouloir envahir la Mauritanie avec de la drogue» !
Une accusation mensongère à laquelle Nouakchott a répondu par l’expulsion du pseudo diplomate d’Alger, qui voit d’un très mauvais œil le rapprochement remarqué et remarquable entre Rabat et Nouakchott.