"La mosquée est un lieu de prières et non un espace dédié à la politique ou au syndicalisme et l'imam doit se conformer à des devoirs et obligations", a expliqué, mercredi, le ministre des Affaires islamiques et des habous, Ahmed Taoufiq, lors d'une conférence de presse à Rabat. Un dahir royal promulgué récemment, a-t-il souligné, "interdit aux imams, prédicateurs ou hommes de religion toute appartenance politique ou syndicale. Il interdit aussi l'exercice de la politique et l'utilisation de la religion à des fins politiciennes". Pour devenir éligible, un imam ou prédicateur doit démissionner de sa mission six mois avant la date des élections. L'imam jouit néanmoins du droit de vote. Il peut exercer parallèlement un métier lui permettant d'améliorer sa situation.
Le dahir royal ne fait qu'entériner une "réalité qui s'exerce depuis très longtemps dans la vie de notre nation. Les imams savent que la pratique de la politique est interdite. La mosquée ne doit pas être un champ de bataille. Selon l'islam, l'imam unit et ne divise pas", a précisé le ministre des Affaires islamiques, insistant sur l'aspect capital de la commanderie des croyants qu'exerce le roi. "Les imams peuvent-ils se regrouper en syndicat pour défendre leurs droits ? "Le roi, commandeur des croyants, est le seul garant des droits de ces imams", a précisé Taoufiq. Et d'ajouter: "Pas de politique, pas de syndicalisme, le roi est le défenseur de la loi et de la religion. Il est leur défenseur".
Un dahir clair et transparent
Interrogé par Le360 au sujet de la position des partis politiques en particulier celle du PJD à l'égard de ce dahir, le ministre a indiqué qu'il s'agit d'un "dahir clair et transparent. Nous agissons dans la clarté. Il est le fruit de plusieurs années de travail", a-t-il souligné. Selon Toufiq, "seule une très faible minorité d'imams exploite actuellement la religion à des fins politiques dans les mosquées. La nation craint pour sa religion, elle veut la protéger et protéger aussi sa politique". Le dahir royal ne se limite pas à l'évocation de cet interdit, il porte également sur d'autres aspects liés à la formation, à la promotion sociale et aux droits et obligations des imams. "Al imama n'est pas un métier, une profession, elle est une vocation religieuse et morale", a conclu le ministre des Affaires islamiques.