Au-delà de ses dimensions diplomatiques et économiques, le rétablissement des relations entre le Maroc et Israël va concrétiser le rêve de milliers de juifs d’origine marocaine qui espèrent, depuis longtemps, ce moment historique. C’est par ces termes que le responsable de la sécurité nationale d’Israël, Meir Ben-Shabbat, a débuté l’entretien qu’il a accordé à Al Ahdath Al Maghribia, qui publie ses propos dans son édition du mardi 22 décembre. Ben-Shabbat, qui fait partie de la délégation israélo-américaine attendue, ce mardi, à Rabat, a déclaré que les juifs de deuxième et troisième générations, qui avaient quitté le Maroc pour Israël, conservent les traditions marocaines de leurs ancêtres.
Même les livres rédigés par les grands rabbins marocains, ajoute-t-il, ont leur place dans de nombreuses bibliothèques israéliennes. C’est dire, poursuit-il, si les relations qui lient le palais royal au peuple marocain et aux juifs marocains sont profondes, connues et appréciées partout dans le monde. Ces relations séculaires vont constituer un pont essentiel entre les deux pays pour l’établissement d’une paix pérenne entre les deux peuples. A cela va s’ajouter, explique Ben-Shabbat, dont les parents sont originaires du Maroc, l’instauration d’une coopération économique et technologique dans, notamment, les domaines de l’eau, de l’agriculture, de l’énergie, de la cybersécurité...
Dans l’entretien qu’il a accordé au quotidien Al Ahdath Al Maghribia, Ben-Shabbat souligne que ce vol direct reliant Tel Aviv et Rabat constitue pour lui, personnellement, un événement spécial. Car, dit-il, au-delà de sa dimension diplomatique, cet événement a aussi une valeur sentimentale car son père, le grand rabbin Makhlouf Khalifa, sa mère, Aziza, ainsi que ses frères aînés sont nés au Maroc. Cette spécificité, souligne-t-il, lui a permis de grandir avec les histoires de cette famille qui a vécu au Maroc dans la paix, la prospérité et le bonheur et qui n’a jamais cessé de glorifier son pays d’origine.
Le responsable du Conseil de sécurité d’Israël se dit heureux que des millions de jeunes arabes aient compris que la haine, la radicalité et la guerre ne mènent qu’au désastre. Ils veulent, poursuit-il, déployer leur énergie pour la réalisation de choses utiles et attendent de leurs dirigeants qu'ils les orientent dans cette direction. "Est-il vraiment nécessaire de rappeler, ici, que la façon avec laquelle le roi Mohammed VI traite les juifs du Maroc constitue un exemple de tolérance et un modèle de partenariat entre les trois religions monothéistes", conclut Meir Ben-Shabbat.