Tindouf: les détourneurs de pickup voulaient rejoindre Al Mourabitoune

La tête de l'émir algérien des Al Mourabitoune, alias "Al Aâwar", a été mise à prix par les Américains pour 5 millions de dollars.

La tête de l'émir algérien des Al Mourabitoune, alias Al Aâwar, a été mise à prix par les Américains pour 5 millions de dollars.

Revue de presseKiosque360. Les détourneurs de quatre pick-up, équipés de mitraillettes et de matériel de transmission appartenant aux milices du Polisario, avaient l’intention de rallier le groupe du terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar, Al Mourabitoune, basé au nord du Mali. Révélations.

Le 23/03/2015 à 23h15

Nouvelles révélations dans l’affaire des quatre pickup militaires détournés le 4 mars à Tindouf. Les ravisseurs, des miliciens du Polisario, auraient eu l’intention de détourner ces véhicules de type Toyota vers le nord du Mali, au profit de l’émir du sang Mokhtar Belmokhtar, alias «Al Aawar», fondateur du groupe terroriste «Al Mourabitoune», basé au nord du Mali, dévoile le quotidien Libération dans son édition de ce mardi 24 mars.

Seulement voilà, cette opération s’est soldée par un échec, comme l’avait annoncé Le360 dans son édition du 9 mars en précisant que, parmi les véhicules dérobés, figurait un pickup de couleur blanche immatriculé sous le numéro 9181024 qui a pris la fuite à partir de Rabouni. «Les miliciens du Polisario ont échoué dans leur projet de rejoindre le front malien après avoir réussi à dérober dans les casernes des camps de Tindouf, quatre pick-up militaires», certifie le support francophone de la presse ittihadie.

Evoquant des sources concordantes, le quotidien a indiqué que les véhicules équipés de matériel de transmission et d’armes légères avaient, finalement, été abandonnés le 8 mars, à 170 kilomètres du camp dit «wilaya de Dakhla», à cause d’un déploiement massif d’unités mobiles de l’armée algérienne qui a barricadé les passages conduisant vers la Mauritanie et le Mali. 

Repérés par l’armée algérienne, ils ont été pourtant retrouvés sans les armes, ce qui signifie que les miliciens polisariens avaient réussi à les acheminer vers le nord du Mali où devaient les attendre les jihadistes Al Mourabitoune.

Ce détournement, doublé du rapt du chef des unités spéciales du Polisario, met en évidence le fait que les Mourabitoune, fusion des ex-Signataires du Sang, à l’origine de la sanglante prise d’otages en 2013 sur le site gazier d’In Amenas, au sud de l’Algérie, et du Mouvement unicité et jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), avaient coutume de s’approvisionner en armes chez la soldatesque du Polisario.

Et ce n’est pas tout … Au-delà du trafic d’armes, les miliciens du Polisario mettent à contribution leur connaissance du terrain sahélo-saharien pour se livrer, avec la complicité des Mourabitoune, entre autres groupes terroristes, au trafic de drogues, de cigarettes frelatées et de voitures volées. «L’implication directe du Polisario dans ces trafics ne date pas d’hier puisqu’elle avait été mise en lumière en septembre 2010 avec l’arrestation de Didi Ould Mohamed, un grand ponte séparatiste impliqué dans l’affaire du Boeing de la coke qui avait éclaté en novembre 2009», souligne le quotidien Libération, en ajoutant que cette arrestation a démontré, à qui voulait bien voir, que le trafic de cocaïne partait de l’Amérique Latine pour arriver en Europe via les camps de Tindouf où sont embastillés des milliers de sahraouis marocains. «Un trafic qui, ajouté au détournement des aides humanitaires internationales, permet d’enrichir non seulement les dirigeants du Polisario, mais aussi les généraux algériens», relève Libération.

Par Ziad Alami
Le 23/03/2015 à 23h15