Le déplacement du SG de l’ONU du côté de Tindouf, quoique hautement sécurisé, n’a pas échappé à quelques malencontreux incidents. Le site suisse d’information en continu, 24 Heures, entre autres médias étrangers, s’est arrêté longuement sur la «mésaventure» de Ban Ki-moon samedi dernier au camp dit «Smara», quand il a été pris à partie par une foule en colère.
«A son arrivée au camp Smara (Tindouf) samedi, le cortège du secrétaire général de l’ONU a été attaqué à coup de jets de pierres. Ban Ki-moon qui devait rencontrer des jeunes Sahraouis dans une école a dû rebrousser chemin et remonter à bord de son hélicoptère protégé par un lourd dispositif de sécurité», rapporte le site 24Heures.
Cet incident, entre autres, met en évidence la colère, voire l’indignation d’une population qui ne sait plus à quel saint se vouer. «Le secrétaire général de l’ONU a pu voir par lui-même que la situation sur le terrain demeurait explosive», certifie la même source, expliquant que ces «incidents auraient démarré alors que des jeunes Sahraouis essayaient de remettre une lettre à Ban Ki-moon». « Une tentative violemment repoussée par les milices du Polisario» qui gèrent le camp.
«C’est lors de cet incident qu’une jeune femme aurait été renversée et blessée aux jambes par un véhicule de la mission des Nations Unies au Sahara occidental (MINURSO) entraînant aussitôt une réaction de colère et des jets de pierre».
Indicateur social d’une explosion populaire certaine
Le site 24Heures relève que, «ces derniers mois, les humanitaires ont insisté sur l’extrême précarité des conditions de vie des habitants de ces camps».
Une «extrême précarité» dont la responsabilité incombe avant et après tout à Alger qui abrite sur son sol, à Tindouf, depuis quarante ans, une population instrumentalisée par Alger à des fins «expansionnistes» que tout le monde sait. Alger est pour une fois nommément citée comme étant partie prenante à ce conflit, puisqu’elle «revendique, précise le site, avec Rabat la propriété du Sahara occidental, un territoire de 266.000 km2».
Le calvaire quarantenaire n’est pourtant pas près de prendre fin, à en croire le même site d’information. «Ban Ki-moon n’a pris aucun engagement quant au processus suivi», relève le même site, notant toutefois que «plus personne ne semble vouloir minimiser aujourd’hui les conséquences de ce vieux conflit qui nourrit et se nourrit de la présence de filières de contrebande, de l’activité des groupes extrémistes dans la région et alimente régulièrement des controverses sur des détournements de fonds destinés à l’humanitaire ».