C’est un rapport qui risque de faire beaucoup de bruit ! En passant au crible le «phénomène» Daech, l’Institut royal pour les études de défense et de sécurité (Royal United Services Institute for Defence and Security Studies), basé à Londres, a consacré tout un chapitre au Maroc. Résultat: Abdellilah Benkirane serait responsable de la montée de l’embrigadement des jeunes marocains par Daech.
Selon “Assabah”, dans son édition du 30 novembre, le secrétaire général du PJD, en se plaignant tout le temps de «certaines parties qui lui mettent les bâtons dans les roues et entravent l’action de son gouvernement», a ouvert la voie à l’Etat islamique pour recruter plus facilement au Maroc.
Comment? Les rédacteurs du rapport mettent en cause le discours «pleurnichard» du Chef du gouvernement, qui donne l’impression que son parti est combattu, ce qui a conduit à une grande déception. Du coup, ceux qui ont voté pour le parti islamiste et le changement d’une manière démocratique et pacifique, ont perdu espoir. Un sentiment de désillusion qui aurait poussé nombre de Marocains à se jeter dans les bras de l’organisation terroriste.
L’Institut britannique, présidé par le prince Edward, cousin de la reine d’Angleterre Elizabeth II, est arrivé à la conclusion que la victoire électorale du PJD, le 25 novembre 2011, a été un facteur d’accélération de la radicalisation et du recrutement des jeunes marocains par les réseaux terroristes.
Selon l’Institut londonien, la marginalisation des courants islamiques radicaux a été une erreur. En réaction, ces derniers sont en effet devenus plus extrémistes et une bonne partie d’entre eux a fini par rejoindre l’organisation d’Abou Bakr Al-Baghdadi.
L’Institut constate que le gouvernement marocain n’a pas tiré les leçons des autres pays secoués par le Printemps arabe, en l’occurrence la Tunisie, la Libye et l’Egypte, où le même scénario s’est produit. D’ailleurs, Benkirane serait dans la même posture que les dirigeants de ces pays qui, en resserrant l’étau autour des mouvements islamistes, ont conduit à leur radicalisation.