Tanger: l’impératif des toilettes publiques intelligentes

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Revue de presseAprès l’échec de l’Expo 2012 et en prévision des défis des méga-événements sportifs, Tanger tente de combler un handicap persistant: le manque criant de toilettes publiques. Entre ambitions modernistes et héritage de négligences, la ville déploie une stratégie coûteuse pour redorer son image, malgré les écueils du passé et les craintes de répétition. Une revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 30/04/2025 à 20h02

La carence en toilettes publiques, point noir ayant fragilisé la candidature de Tanger à l’Expo 2012, a incité les autorités locales à lancer un vaste plan de rattrapage. Un budget de 15 millions de dirhams est dédié à l’installation de «sanitaires intelligents» gratuits, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 1ᵉʳ mai. Ils seront prioritairement aménagés dans les zones touristiques et les artères centrales, en prévision de la Coupe d’Afrique et du Mondial 2030. Un premier lot de 35 unités doit être installé dès l’an prochain, avant d’atteindre 85 équipements d’ici à la tenue du Mondial.

Ce projet, présenté comme une réponse aux besoins des citoyens, des touristes et des personnes à mobilité réduite, se heurte cependant aux spectres d’échecs antérieurs. En 2022, plusieurs toilettes publiques avaient dû fermer, victimes d’un entretien défaillant et de vandalisme récurrent. «Un malaise aggravé par la polémique autour de la transformation d’un espace initialement destiné à ces sanitaires en commerce local, suscitant l’ire des conseillers communaux», souligne Al Ahdath Al Maghribia.

La Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC) alerte sur l’enjeu sociétal de cette pénurie: faute d’infrastructures adaptées, femmes, enfants et malades se retrouvent contraints de recourir à des expédients indignes, comme les cafés imposant une consommation pour l’accès aux toilettes.

Dans un contexte où le Maroc s’apprête à accueillir des événements internationaux, la FMDC plaide pour une généralisation urgente de sanitaires accessibles, soulignant que la plupart des villes du Royaume peinent encore à répondre à ce besoin élémentaire.

Par Hassan Benadad
Le 30/04/2025 à 20h02