Un "Cheikh" vient en remplacer un autre. Après l'octogénaire Noubir Amaoui, 82 ans, SG de la Confédération démocratique du travail (CDT) depuis sa création en 1978, c'est en effet un septuagénaire, Abdelkader Zaïr pour ne pas le nommer, qui vient s'imposer à la tête de cette centrale syndicale, ex-bras syndical de l'USFP.
Loin de nous l'idée de contester le mode électoral qui a porté à la tête de la CDT ce monsieur Abdelkader Zaïr, élu par le Congrès et non par le Conseil national comme cela était prévu initialement. Bien d'autres "zaïms" battent encore des records de longévité à la tête de ce qui nous sert de syndicats, pour rester uniquement dans la sphère syndicale. La plus vieille centrale syndicale au Maroc, en l'occurence l'UMT (fondée en 1955), n'a rien à envier à la CDT. Mahjoub Ben Seddik n'a quitté l'UMT qu'après avoir passé l'arme à gauche, en 2010, cédant ainsi la place à Miloudi Moukharik, resté depuis l'inamovible "zaïm" de cette centrale syndicale. Hamid Chabat, quant à lui, a été débarqué en mai 2017 au prix d'une décision de justice et d'un mécontentement général au sein de l'UGTM, bras syndical du parti de l'Istiqlal.
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Mais passons, car au nom de quelle logique et du haut de quelle irresponsabilité ces "zaïms" ont-ils pu s'introniser à la tête de leurs syndicats? Jusqu'à quand cette légendaire "légitimité historique" continuera-t-elle à prévaloir au détriment de la "légitimité de la performance"? L'inertie de la vie syndicale n'est-elle pas due finalement à ces "zaïms historiques" farouchement rétifs à tout changement et à tout renouveau? Pourquoi les jeunes sont-ils encore et toujours empêchés de prendre les rênes des syndicats? Manquent-ils réellement de compétences, comme le prétendait il y a peu Abdelkader Zaïr? Qu'en est-il du principe d'alternance au pouvoir, pourtant cher à ces faux chantres de la démocratie?
Et tant qu'à parler de démocratie, il est certain que la CDT, comme d'ailleurs bien d'autres syndicats, en donnent un piètre exemple. Dommage...