Le gouvernement croyait certainement bien faire en décidant d’attribuer une aide aux transporteurs pour faire face à la flambée des prix à la pompe. Il ne se doutait pas qu’il allait être confronté à de nombreuses difficultés. C’est ce que vient confirmer cette nouvelle affaire révélée par Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 8 septembre.
D’après le journal, le ministre du Transport et de la logistique vient de découvrir qu’il était victime d’une arnaque, après avoir constaté que des montants relatifs à cette aide et qui devaient être accordés à des transporteurs d’El Jadida ont en réalité été transférés sur le compte bancaire d’une personne connue pour être un spécialiste de l’arnaque et de l’escroquerie.
Toujours d’après la même source, cette affaire commence après que des transporteurs se sont étonnés de ne pas recevoir les montants correspondants à la quatrième tranche de la subvention accordée par le gouvernement pour compenser une partie du renchérissement des prix du gasoil. Ils ont alors saisi le ministre de tutelle pour demander des explications. Quelle fut alors leur surprise lorsque le ministère les informa que le montant de la subvention avait été viré sur un compte bancaire.
Comme le rapporte le quotidien, une fois cette réponse reçue, les transporteurs concernés ont décidé de porter plainte auprès du tribunal d’El Jadida contre le titulaire du compte en question. Mais cela n'explique pas la manière avec laquelle l’arnaqueur présumé est parvenu à introduire ses propres coordonnées bancaires dans les fiches d’informations relatives aux transporteurs et sur lesquelles s’est basé le ministère pour transférer les fonds. Ils se demandent aussi si la personne soupçonnée n’a pas bénéficié d’une complicité au sein de l’administration, si elle a opéré seule ou si elle fait partie d’un réseau spécialisé dans ce type d’escroquerie.
L’enquête qui sera ouverte permettra sans doute d’y voir plus clair. En attendant, Al Ahdath Al Maghribia fait remarquer que cette nouvelle affaire pose beaucoup de questions sur le contrôle des dossiers par le ministère de tutelle. Ceci est d’autant plus problématique que les budgets réservés à cette opération sont particulièrement conséquents.