Cette réunion à laquelle a participé le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, fut l'occasion de se pencher sur plusieurs dossiers politiques, diplomatiques et sécuritaires concernant dans la région, et d'examiner notamment la question palestinienne, l’Initiative arabe de paix et les développements dangereux dans la ville d’Al Qods.
La rencontre, qui se tient en sessions à huis clos, a également pour thème les développements de la situation sécuritaire en Syrie, en Libye et au Yémen, ainsi que d’autres questions d’actualité touchant la région.Pour le ministre mauritanien des Affaires étrangères et de la coopération, Selko Ould Ahmed Izid Bih (qui assure la présidence du 27e sommet), cette rencontre se tient dans des circonstances particulières qui interpellent sur l’importance de multiplier les efforts en vue de soutenir l’action arabe commune et de consolider un système araborégional intégré, agissant et solidaire, qui consacre le dialogue et la paix civile.
Cela exige le règlement des différends internes, de mettre un terme à la violence et aux tueries et de fermer la porte aux ingérences étrangères, a-t-il dit.
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Il a jouté que la Mauritanie, lors de sa présidence du 27e Sommet, s’est attelée à réduire les impacts négatifs des manifestations de chaos destinées à saper l’action arabe, soulignant que son pays a fait valoir les liens de fraternité arabe pour surmonter les différends et s'incrire sur la voie de la réalisation des aspirations des peuples arabes à vivre dans la dignité, en sécurité, dans la liberté, la paix et la démocratie.
Pour sa part, le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi (qui assure la présidence du 28e Sommet), a souligné que la réunion des dirigeants arabes à Amman offre l’occasion de "reprendre l'initiative pour réaliser le consensus sur des politiques qui sont à même de nous mettre sur les bons rails afin de contenir les crises et de surmonter les défis’’.
"Le système araborégional a été incapable de résoudre les crises et de stopper la baisse de confiance du citoyen arabe dans les institutions de l’action arabe commune, ou de pallier au manque de coordination de l’action arabe influente’’, a-t-il fait observer.
M. Safadi a relevé, en outre, que les Arabes s'accordent sur l'importance centrale de la cause palestinienne et sur de la nécessité de lever l’injustice et l’occupation sur le peuple palestinien, sur la base d'une solution à deux Etats qui apparaît comme la condition à la réalisation de la sécurité et de la stabilité régionales.
Par ailleurs, le ministre jordanien des Affaires étrangères a mis l’accent sur la nécessité d’éradiquer le terrorisme en vue de "protéger nos populations et de défendre nos valeurs", soulignant, à cet égard, l’importance de "vaincre l'ignorance et le désespoir, de généraliser la pensée éclairée et de veiller à la consécration de la citoyenneté et de la justice".
Pour sa part, le Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Ahmed Abou El Gheit, a noté le rythme accéléré des changements dans la région, lesquels exigent que le système arabe reste au cœur du traitement de ces défis, à leur tête la crise syrienne qui est la plus grave crise dans l’histoire contemporaine de la région, a-t-il dit.
Il a également mis l’accent sur la nécessité d’agir pour arrêter l’effusion de sang en Syrie et de mettre un terme à la guerre sur la base de la Déclaration 1 de Genève et de la Résolution 2.254 du Conseil de sécurité, de façon à préserver l'unité de la Syrie et permettre à son peuple de réaliser ses aspirations légitimes.
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Il a, en outre, appelé à redynamiser la présence arabe dans les crises majeures que connaît la région, que ce soit en Syrie, en Libye ou au Yémen, et à continuer à travailler vigoureusement pour parvenir à un règlement global et juste de la question palestinienne, compte tenu du fait que ces défis constituent un bloc compact et complexe de problèmes qui menacent l’entité arabe dans son ensemble.
M. Abou El Gheit a également relevé que la Ligue arabe tire sa force et sa présence du désir collectif des Etats membres de mener une action commune, notant que les défis actuels exigent de mettre à la disposition de l'organisation panarabe les moyens nécessaires, en termes de financement et de soutien politique et moral, pour lui permettre d'agir sur les crises arabes menaçantes.
Plusieurs points sont à l’ordre du jour de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, notamment les sujets en rapport avec le terrorisme, la sécurité nationale arabe, les réfugiés et l’ingérence étrangère dans la région, les relations arabes aux niveaux régional et international et les moyens de les développer.
Les ministres arabes doivent également assister à une intervention de l'envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU en Syrie, Staffan di Mistura, sur les pourparlers de Genève et les consultations d'Astana, qui visent à stabiliser le couvre-feu et à amorcer des négociations sérieuses menant à une solution politique pour la crise syrienne.
Les participants à cette réunion s’attellent à élaborer l'ordre du jour ainsi que les projets de résolution et les recommandations qui seront soumis aux chefs d’Etat arabes le 29 mars.