Le président du Conseil communal de Sefrou se retrouve au centre d'une polémique dont son parti, le PJD, se serait bien passé. Au moment où il clame que le rapport élaboré par l’Inspection générale de l’Intérieur sur le fonctionnement de sa commune n’apporte pas vraiment de critiques, ses détracteurs, eux, qualifient ce document de «rapport noir».
Dans son numéro du vendredi 8 mars, Al Akhbar rapporte que le rapport a, en effet, soulevé des remarques inquiétantes sur la gestion des marchés lancés par la commune. Il est ainsi souligné que le président de la commune abuse des recours aux «bons de commande» pour la réalisation de certaines prestations au profit de la commune. Il serait question de plus de 195 bons de commande initiés entre 2016 et 2017 pour un montant global dépassant les 7 millions de dirhams. Ce sujet, rappel Al Akhbar, avait déjà fait couler de l’encre par le passé, lorsque des élus de l’Istiqlal avaient réclamé que l’ensemble des élus puissent consulter les documents relatifs à ces bons, afin d’identifier les différentes parties qui en profitent. Face au refus du bureau du Conseil communal, une grave tension est née entre le président PJDiste et les élus de l’Istiqlal.
Pour sa part, ajoute la publication, le président du Conseil communal a répondu aux remarques de l’inspection générale en avançant que le recours aux bons de commande est autorisé par le législateur. Ils sont même un moyen de faciliter certaines opérations nécessaires à la commune sans qu’aucun plafond limitant ce recours ne soit défini par la loi. Il a également soutenu que le montant de ces bons est souvent inférieur à 1.000 dirhams. Cependant, cette banalisation par le président du Conseil de cet abus des bons de commandes n’a, semble-t-il, pas convaincu les inspecteurs de l’Intérieur qui ont non seulement maintenu dans leur rapport leurs remarques sur ce point, mais ont en plus souligné que la procédure adoptée pour ces bons n’accorde aucune place à la concurrence entre les fournisseurs. De plus, le rapport révèle que, souvent, les documents relatifs aux opérations mentionnées ne respectent pas les règles de classification tandis que, pour certaines opérations, aucune mention n’est faite ni sur les délais d’exécution ni sur les garanties d’exécution des travaux demandés.
Quoi qu’il en soit, cette affaire ne va certainement pas jouer en faveur de l’image de certains élus du PJD qui sont de plus en plus nombreux à créer la polémique.