La Chambre des représentants a décidé, d’un accord commun avec celle des conseillers, de convoquer les hauts responsables de la sécurité du royaume pour leur demander de les instruire de la politique sécuritaire du pays. Selon une information dévoilée par Assabah dans son édition de ce vendredi 3 juillet, les deux chambres compteraient coordonner avec le ministère de l’Intérieur pour réussir cet «exercice démocratique» exemplaire destiné à éclairer les représentants de la nation sur la politique sécuritaire nationale et sur les mesures prises pour relever les défis sécuritaires auxquels le royaume est confronté.
Seraient concernés par cette initiative le patron du pôle sécuritaire DGST-DGSN, Abdellatif Hammouchi, le directeur général des études et de la documentation (DGED), Mohamed Yassine Mansouri, et le Général de corps d’armée et commandant de la Gendarmerie royale, Hosni Benslimane.
«La politique sécuritaire est gérée, selon le nouveau texte constitutionnel, par le gouvernement et doit, du coup, être soumise au contrôle du Parlement», expliquent les sources d’Assabah, tout en relevant que «cette initiative s’inscrit en rupture avec la pratique classique qui consistait à adresser une question orale au ministre de l’Intérieur ou, à défaut, à la commission de l’Intérieur, au sujet de développements sécuritaires conjoncturels». Et Assabah d'ajouter que le souhait de «cette nouvelle orientation a été exprimé, lors d’un colloque organisé mercredi 1er juillet à la Chambre des conseillers, à l’initiative du Centre marocain pour la sécurité et la démocratie qui espère un débat sur le rôle de l’acteur politique dans l’élaboration des politiques publiques».
«Ce souhait s’inscrit en droite ligne avec la nouvelle politique instituée par le roi Mohammed VI dans le domaine de la sécurité du royaume, politique basée sur la bonne gouvernance et la clarification du cadre juridique organique de l’appareil sécuritaire», a affirmé le président de la Chambre des conseillers, Mohamed Cheïkh Biadillah, dont les propos sont rapportés par Assabah.
Seulement voilà: ce "nouvel exercice démocratique" que les législateurs appellent de leurs voeux risque d’être handicapé par «l’absence de vision des partis politiques», relève pour sa part Akhbar Al Yaoum, dans sa livraison de ce même vendredi 3 juillet. «Une première au Parlement: des politiques et des acteurs associatifs ont débattu, mercredi 1er juillet, à la Chambre des conseillers, du rôle des partis politiques dans l’élaboration de la politique sécuritaire. Or, les participants, à l’instar du PAMiste Hakim Benchemmas ou du PJDiste Abdelali Hamieddine, ont reconnu ne pas disposer d'une vision claire du rôle des services sécuritaires».
Une action de mise à niveau du travail législatif s'avère donc urgente.