20% seulement des équipements médicaux disponibles dans les hôpitaux sont effectivement utilisés. Ce chiffre choc a été révélé par Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, devant la Commission des secteurs sociaux à la chambre des Représentants.
Dans son édition du vendredi 5 août, Al Ahdath Al Maghribia revient sur les principales données révélées lors de la réunion du ministre avec cette commission, qui avait pour but de discuter du projet de loi-cadre relatif au système national de la Santé. Aït Taleb a ainsi insisté sur le fait que les hôpitaux au Maroc sont dotés de très bons équipements médicaux, mais que ceux-ci restent très peu utilisés. Pour le ministre, cette anomalie doit être réglée en urgence et appelle à revoir intégralement la stratégie d’investissement du secteur de la santé dans les équipements des établissements de soins.
Comme l’explique Al Ahdath Al Maghribia, le ministre part du principe qu’il est nécessaire de réduire le budget d’investissement en pensant mieux les acquisitions d’équipements, car dans beaucoup de cas, des hôpitaux se voient dotés d’équipements dont ils n’ont pas besoin. De même, une meilleure gestion des équipements s’impose, car dans beaucoup de cas, ces équipements sont abandonnés dès la première panne, faute de ne pas pouvoir les réparer.
Dans son exposé, Khalid Aït Taleb s’est également intéressé au volet lié aux infrastructures de santé dans le pays. A ce titre, rapporte le quotidien, le ministre a expliqué devant les parlementaires qu’une dynamique a été insufflée à ce niveau à travers une nouvelle approche anticipative des pouvoirs publics. Dans ce cadre, plus de 1.365 centres de soins sont concernés par des opérations de reconstruction ou de réhabilitation. Le responsable a profité de l’annonce de ce chiffre pour rappeler le rôle important joué par les centres de proximité situés dans les quartiers.
Sur un autre registre, Al Ahdath Al Maghribia rappelle que la Cour des comptes s’était déjà penchée sur les dysfonctionnements ou les anomalies que le système de santé national doit corriger, et ceux dans un rapport d’audit couvrant la période 2019-2020. Plusieurs constats y ont été relevés, comme des problèmes de gestion, la faiblesse des ressources humaines et financières pour répondre aux besoins du secteur ainsi que l’inadéquation des infrastructures et des équipements pour l’accueil des patients et leur prise en charge dans les meilleures conditions.
Les premiers échos sur la réforme annoncée du secteur de la Santé répondent à ces remarques, ainsi qu’à plusieurs autres soulevées durant plusieurs années par différents organismes et institutions. Il reste maintenant à en connaître le détail et, surtout, l’échéancier de mise en œuvre des mesures nécessaires.