Saâd-Eddine El Othmani a été dépêché par le souverain vendredi 8 février à Addis-Abeba, pour représenter le Maroc au 32e Sommet de l’Union africaine. L’enjeu est tel que la première cause nationale est inscrite à l’ordre du jour de ce sommet, où les ennemis nous attendent au détour et s’échinent à redynamiser un quelconque rôle du soi-disant "mécanisme africain sur le Sahara occidental", malgré la reconnaissance par l’Union africaine du leadership de l’ONU sur le dossier.
Autant dire que la mission du chef du gouvernement, accompagné du MAECI Nasser Bourita, n’était pas de tout repos.
Or, les nouvelles en provenance d'Addis-Abeba laissent penser que le chef du gouvernement s’est mélangé les pinceaux en servant, via son compte Facebook, un message plutôt partisan. «Nous ne permettrons à personne de nuire à la Patrie, nous la défendrons aves toutes nos forces», a-t-il d’abord affirmé.
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Jusque-là, rien de grave. A part cette saillie maladroite qui a fait que monsieur El Othmani s’est laissé emporter par sa fibre partisane étriquée, en tenant à mettre en avant le rôle de son parti, le PJD, et de son père fondateur feu Abdelkrim El Khatib, dans la défense de la patrie, en particulier son intégrité territoriale.
Une saillie qui appelle au moins une remarque: monsieur El Othmani a-t-il été dépêché à Addis-Abeba en tant que chef de parti? C'est plutôt en tant qu’émissaire du Roi, garant de l’intégrité territoriale du royaume, qu'il l'a été. Que vient alors faire le PJD dans un dossier qui fait l'unanimité de tous les Marocains, de Tanger à Lagouira, en dehors de toute sensibilité politique ou étiquette partisane?