Lors de la conférence de presse sanctionnant les travaux du Conseil des ministres hebdomadaire tenu mercredi 13 avril à Nouakchott, le ministre mauritanien de l’Education nationale et de la réforme du système éducatif, porte-parole du gouvernement, Mohamed Melaïnine Ould Eyih, a été interpellé sur la supposée récente frappe aérienne, attribuée au Maroc, près des frontières nord de la Mauritanie.
Il a d’abord fermement démenti que cette frappe se soit déroulée en territoire mauritanien, comme annoncé par certains médias algériens, précisant que «l’incident de la frappe au nord s’est déroulé en dehors de nos frontières et ne nous visait pas», même s’il a reconnu et déploré que des ressortissants mauritaniens y ont été tués ou blessés.
A la question d’un journaliste qui voulait savoir pourquoi, à l’instar de l’Algérie, le ministère mauritanien des Affaires étrangères n’a pas réagi à cet incident à travers un communiqué officiel, le porte-parole du gouvernement mauritanien, a précisé que «s’il y avait de quoi justifier un communiqué officiel du ministère des Affaires étrangères, ce dernier l’aurait diffusé immédiatement».
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D’ailleurs, contrairement à la Mauritanie, qui a nommément identifié ses trois ressortissants tués ou blessés dans la frappe de dimanche dernier, le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, publié mardi dernier, n’a, lui, cité aucun nom de ce qu’il appelle «des ressortissants de trois nationalités», se contentant d’accuser le Maroc de les avoir ciblés et tués avec des «armes sophistiquées».
Ce n’est pas parce que les victimes seraient d’anciens Sahraouis naturalisés mauritaniens, «tués en dehors des frontières du pays», que le gouvernement mauritanien a «classé» cette affaire. Mais la logique de sa réaction est bien ailleurs. En effet, les autorités mauritaniennes ont toujours mis en garde, et formellement interdit à tous les civils de s’aventurer dans le nord du pays, qui jouxte une zone de guerre. Ainsi, les frontières avec l’Algérie sont considérées par l’état-major de l’armée mauritanienne, depuis juillet 2017, comme étant «zone militaire interdite», et celles avec les zones tampons du Sahara ont été déclarées «zone de défense sensible» depuis janvier 2021, dans le sillage de la rupture unilatérale par le Polisario du cessez-le-feu en vigueur au Sahara atlantique depuis 1991.
C’est dire que cette sortie médiatique du porte-parole du gouvernement mauritanien a le mérite de la clarification. Elle risque de faire mal à Alger, qui tente par tous les moyens de parasiter les relations maroco-mauritaniennes en accusant régulièrement le Maroc de mener de présumées attaques militaires en territoire mauritanien.