Samuel Beckett n’aurait peut-être pas rêvé mieux pour démonter l’absurde de la situation ! Alger et Pretoria, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, n’en ratent pas une pour réitérer ce qu’ils réitèrent toujours. Ainsi en va-t-il de ce énième communiqué publié hier mardi (tenez-vous bien!) à Pretoria à l’occasion d’une visite de travail effectuée à Alger par la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la coopération, Lindiwe Sisulu.
Vous avez bien lu «visite de travail» à Alger de la MAE sud-africaine où il n’a finalement été question que du Sahara, rien que le Sahara, surtout le Sahara! Lors de cette «visite de travail», klaxonne l'APS, porte-étendard du régime algérien en rupture de ban, la cheffe de la diplomatie sud-africaine et son homologue algérien, Abdelkader Messahel, ont réitéré leur position, «à savoir la réalisation du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et la décolonisation du Sahara occidental»!
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Le temps semble s’être arrêté en effet à Alger et à Pretoria, qui ne jurent plus que par leur animosité envers le Maroc, leur hostilité à l’intégrité territoriale du royaume, entre autres intérêts suprêmes d’un pays dont le seul «délit», parait-il, est d’avoir fait le choix de la paix, du progrès, pour rejoindre les pays avancés.
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N’est-ce finalement pas ce choix qui est visé par l’axe Alger-Pretoria, sachant que le dossier du Sahara est du ressort exclusif des Nations unies? Pourquoi ses deux alliés s’acharnent-ils alors à répéter à hue et à dia ce qu’ils ont toujours répété: leur soutien à une option «référendaire», impraticable de l’aveu même de l’ONU, et jugée solennellement «irréaliste» et «irréalisable» par le Conseil de sécurité.
A moins que les dirigeants de ces deux pays versent dans la mythomanie, tellement ils sont en déphasage avec la réalité géopolitique actuelle, leur attitude démontre qu’ils sont restés prisonniers d’un discours tiers-mondiste fossilisé et du clivage ancien entre Est et Ouest, malgré la chute du "Berliner Mauer", au soir du 9 novembre 1999!
Laissons de côté Alger, qui a toujours fait de l'hostilité anti-marocaine le principal sujet de sa politique extérieure. Pretoria, dont l’entrée au Conseil de sécurité a pris effet le 1er janvier courant, va-t-elle rabâcher ce même discours tiers-mondiste sans se couvrir elle aussi de ridicule?
Le ridicule ne tue pas, dirait l'autre, à juste titre. Autrement dit, les QG des apparatchiks algériens et sud-africains seraient jonchés de cadavres!