Pour pallier à ses trébuchements diplomatiques sur la scène internationale et réprimer, en même temps, une opposition interne de plus en plus forte, le commandement des camps de Tindouf a orienté ses fusils vers le Maroc. En effet, depuis une semaine, les milices du Polisario effectuent des manœuvres militaires à l’est de la ceinture de sécurité marocaine, dans la zone d’Aousserd. Selon des médias mauritaniens, cités par le quotidien Al Ahdath dans son édition de ce jeudi 28 décembre, ces manœuvres militaires se déroulent en présence du chef des milices du Polisario, Brahim Ghali, et d’autres gradés des camps. Ainsi, des chars, une artillerie lourde et d’autres armes ont été utilisés dans ces manœuvres qui constituent une violation flagrante du cessez-le feu décrété dans la région.
Il s’agit, explique le quotidien sur la foi de ses sources, d’un entraînement destiné à briser la ceinture de sécurité derrière laquelle sont installées des unités des Forces armées royales (FAR). Cette manœuvre, reprise, comme à l’accoutumée, par l’agence officielle algérienne et les médias du Polisario, est ainsi vendue comme l’ultime exercice de préparation du plan militaire 2017.
Ces provocations du Polisario, qui ne sont pas les premières du genre, ont été également abordées par le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du même jour. Le quotidien explique que les milices du Polisario ont été mises en état d'alerte pour contrer toute éventuelle réaction de l’armée marocaine. Dans une déclaration au quotidien, El Moussaoui Ajlaoui, chercheur à l’Institut des études africaines et au Centre d’études pour l’Afrique et le Moyen-Orient, explique que cette manœuvre du Polisario est orchestrée dans un but purement médiatique. «C’est un chantage inopportun», a-t-il souligné. Car «le Polisario ne dispose pas d’un arsenal militaire et ne maîtrise d’ailleurs pas les manœuvres militaires, comme le montre la mort de certains de ses miliciens lors de précédentes opérations, suite à une mauvaise manipulation des armes», a ajouté le chercheur. Il s’agit d’ «une manœuvre orchestrée par l’Algérie pour faire croire à l’opinion publique mondiale qu’il y a encore une armée de libération dans les camps». Et de souligner que le but est de détourner les regards de la communauté internationale de l’approche onusienne basée sur une solution politique du conflit artificiel.