Juste après la publication, le 30 juillet dernier, de la fameuse lettre d’Emmanuel Macron affirmant que «le présent et l’avenir du Sahara s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine», j’ai eu -comme beaucoup de nos concitoyens, je suppose- le réflexe de regarder ou d’entendre comment différents médias français en avaient rendu compte.
Laissons de côté ceux qui ont approuvé, à raison, le contenu de cette lettre. C’est la voix de la raison. Passons aux médias qui ont exprimé des réserves, voire une franche hostilité, à la déclaration du Président français. Ils l’ont fait généralement en invitant sur leur plateau un de ces ‘experts’ auto-proclamés -certains sont experts de tout et de partout, hier le conflit israélo-palestinien, aujourd’hui le Sahara, demain les conflits ethniques au Laos, etc. Et là, le festival d’approximations et d’erreurs commençait. Voici quelques faits concrets que la plupart de ces bavards semblaient ignorer.
1. Ils parlent tous ‘du’ peuple sahraoui. Mais de quoi, de qui parle-t-on ici? Un habitant de Guelmim, ‘la porte du désert’ selon l’expression consacrée, ville dont absolument personne ne conteste la marocanité, n’est-il pas aussi sahraoui qu’un habitant de Laâyoune? Ces pseudo-experts croient qu’un peuple distinct du peuple marocain vivait dans le Sahara espagnol jusqu’en 1975. Erreur, grave erreur. On trouve la même religion, la même langue, les mêmes caractéristiques ethniques de part et d’autre de la ligne droite tracée arbitrairement dans le sable lors du dépeçage du Maroc par la France et l’Espagne. Alors pourquoi cette fiction d’un peuple sahraoui qui ne se trouverait qu’au sud de ce tracé arbitraire?
2. Ils parlent de ‘décolonisation’. Ils ignorent donc que le Secrétaire général de l’ONU himself, Antonio Guterres, a déclaré en 2023 que la décolonisation de ce territoire avait déjà eu lieu, en 1975, lorsque l’Espagne, puissance coloniale, s’en était retirée. Un ‘expert’ qui ne connaît pas l’existence de cette déclaration très importante de Guterres mérite-t-il ce nom?
3. Ils accusent le Maroc d’avoir refusé d’organiser le référendum d’autodétermination prévu par les accords de 1991. Faux: ce sont les deux parties qui ne se sont pas entendues sur la composition du corps électoral.
4. Ils ne disent mot des motivations de l’Algérie. Or, elles crèvent les yeux (encore faut-il vouloir voir…) Le soutien financier, militaire, diplomatique qu’elle accorde au Polisario a évidemment pour but de s’assurer un débouché sur l’Atlantique par l’intermédiaire d’un ‘État’ sahraoui vassal et, par la même occasion, de couper le Maroc du reste de l’Afrique.
5. Ils parlent de la RASD comme si c’était vraiment un pays. Or, tout étudiant de première année de Sciences Po sait qu’un pays se définit par un territoire, un peuple et un État. Or la RASD n’a ni territoire, ni peuple, ni État. Ces experts sont-ils à ce point légers qu’ils n’ont même pas remarqué cela? Certains pourraient rétorquer qu’elle est membre de l’UA -mais aucun d’eux ne sait que c’est à la suite d’une forfaiture (intéressée) commise par Edem Kodjo, alors secrétaire général de l’OUA.
Bref, ces pseudo-experts qui ont critiqué la décision prise par la France officielle de reconnaître que le Maroc est chez lui dans ses provinces du sud ne s’autorisent que d’une chose: leur ignorance de la vraie nature de ce conflit artificiel.
«Je suis l’ami de Platon, mais je le suis encore plus de la vérité», disait Aristote, qui n’hésitait pas à contredire son maître. Nos experts des plateaux de télévision ont plutôt comme devise: «Je suis l’ennemi du Maroc donc je suis l’ennemi de la vérité.»
N’est pas Aristote qui veut…