En Algérie, le régime en place respecte parfaitement bien la hiérarchie des prises de décisions, surtout quand elles concernent le Maroc. C’est le quotidien Assabah, dans son édition du mercredi 10 mars, qui nous en donne l’illustration, rapportant qu’un ordre venu des généraux a été transmis au palais de la Mouradia, qui l’a répercuté à son tour au ministère des Affaires étrangères, avant qu’il n’atterrisse au ministère de l’Enseignement supérieur.
Il s’agit ni plus ni moins d’exiger des enseignants et académiciens algériens de tout mettre en œuvre, dans les fora internationaux, en vue d’empêcher le Maroc d’y présenter la carte complète du royaume, car cela contribuerait, selon les généraux algériens, à asseoir définitivement la marocanité du Sahara à l’international. Surtout que les Etats-Unis d’Amérique risquent de faire beaucoup d’émules après la reconnaissance par Donald Trump, le président sortant, de la souveraineté du Maroc sur tout son Sahara.
Assabah ajoute que le ministre algérien de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Abdelbaghi Benziane, a adressé le 28 février dernier une correspondance aux présidents d’universités les informant que, sur ordre du MAE, Sabri Boukadoum, ils sont appelés à tenter de casser l’actuelle dynamique qui va dans le sens de la reconnaissance de la marocanité du Sahara.
Selon la missive du ministre algérien de l’Enseignement, Boukadoum craint ainsi la stratégie diplomatique du Maroc qui a déjà conduit à un affaiblissement du Polisario, à travers la diffusion à grande échelle, sur internet et dans les fora internationaux, de la carte complète du Maroc, avec son Sahara. Boukadoum a ainsi demandé aux universités et académies algériennes d’organiser le maximum de rencontres et conférences, et d’y participer à l’international, en vue d’y exposer des documents que leur délivrera, dans toutes les langues, le ministère algérien des Affaires étrangères. Des documents, précise Assabah, qui présentent bien évidemment la carte du Maroc tronquée de son Sahara.
Cependant, conclut Assabah, cet acharnement algérien, qui a redoublé d’intensité depuis le 10 décembre dernier, date de la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, ne fera que prouver au monde entier que l’Algérie est la principale partie prenante dans le conflit du Sahara, qu’elle a créé de toute pièce et dont elle empêche la résolution.