«Je constate avec regret que les propositions (…) de 2007 n’ont pas ouvert la voie à de véritables négociations auxquelles le Conseil (de sécurité, ndlr) et moi-même avons appelé à plusieurs reprises», a indiqué, hier mercredi, à New York, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Un constat qui en appelle tout au moins un autre. Quelle autre proposition que l’offre marocaine, à l’origine du processus de négociations engagé en 2007 à Manhasset, aurait alors été mise sur la table? Il est clair que le premier responsable onusien veut faire de l'ombre à la solution d’autonomie proposée par le Maroc, seule et unique alternative jugée «crédible» et «sérieuse» par le Conseil de sécurité.
Il n’est pas une seule résolution onusienne depuis 2007, dont la dernière en date (la résolution 2218), qui n’ait souligné le caractère «sérieux» et «crédible» de la proposition d’autonomie, et où le Conseil de sécurité, la plus haute instance décisive de l’ONU, n’ait pas appelé la partie adverse à faire preuve de «réalisme» afin de négocier une issue politique au conflit.
La sortie de Ban Ki-moon tombe à un moment où le roi entame, ce vendredi 6 novembre, une visite historique au Sahara marocain, à l'occasion du 40ème anniversaire de la Marche Verte. Ce qui pousserait à interpréter cette sortie, comme le souligne à Le360 un diplomate qui a souhaité ne pas être cité, comme une tentative de "parasitage" de la visite royale.
Le secrétaire général de l’ONU a relevé que «la situation dans le nord-ouest de l’Afrique devient de plus en plus alarmante», appelant les parties en conflit à reprendre, «dans les prochains mois», les pourparlers pour «permettre aux populations de la région de répondre à leurs défis communs et réaliser leur plein potentiel».
Vu sous cet angle, il faut noter que le SG de l'ONU met "les parties en conflit" sur le même pied d'égalité et son appel à la reprise des négociations intervient à quelques mois de la fin de son mandat en 2016.
Autrement dit, son appel, comme celui de son Envoyé personnel sur le départ, l'ancien ambassadeur US à Alger, Christopher Ross, est intervenu très tardivement.