Pour faire face à la gravité de l'hostilité du secrétaire général de l'ONU à l'encontre du Maroc, le Parlement se réunira demain samedi en séance extraordinaire avec au programme une déclaration du Chef de gouvernement sur les derniers développements concernant la première cause nationale.
"Le Maroc n'acceptera aucunement une telle hostilité et ne restera pas passif car il faut s'attendre à des réactions et des décisions appropriées" de la part du royaume, a déclaré le ministre devant les deux commissions des Affaires étrangères des Chambres des représentants et des conseillers réunies sous la présidence de Rachid Talbi Alami et de Hakim Benchamass.
Mezouar a révélé que Christopher Ross, l'envoyé spécial de Ban Ki-moon, a laissé entendre au Maroc que le plan d'autonomie lui a "lié les mains” et a voulu “le vider de sa substance". Le ministre a par ailleurs accusé Christopher Ross et Ban Ki-moon d'avoir choisi "délibérément" de diviser en deux étapes la récente tournée dans la région, sans prendre en considération la suggestion marocaine de visiter le Maroc en juillet prochain pour qu'il n'y ait aucune influence sur le rapport d'avril".
Selon Mezouar, la visite de Ban Ki-moon à Bir Lahlou, zone tampon, est une autre violation des engagements de l'ONU qui entérine le fait accompli d'une présence "illégale et dangereuse" des séparatistes dans cette localité. "Jamais, un secrétaire général de l'ONU n'a utilisé le terme d'occupant", a déclaré le ministre, reprochant à Ban Ki-moon d'avoir fermé les yeux en Algérie sur les "violations des Droits de l'Homme dans les camps de Tindouf et d'avoir omis de demander à Alger de recenser les séquestrés de Tindouf”. A ce propos, a révélé Mezouar, “l'Algérie veut proposer à l'ONU un projet de recensement basé et calqué sur le nombre des cartes d'entraides distribuées aux réfugiés".
"Au lieu de relancer le processus, Ban Ki-moon n'a pas évoqué à Alger la disparition de 150 femmes sahraouies dont trois cas ont été transmis par le Maroc aux Nations Unies. L'attitude de Ban Ki-Moon est allée à contre-courant de la relance du processus de négociation. Le SG a violé l'engagement pris avec le roi Mohammed VI lors de l'entretien téléphonique qu'il avait eu sur les paramètres à respecter au niveau du processus de négociation. Il a violé toutes les résolutions du Conseil de sécurité".Les conseillers et les élus ont qualifié le polisario de mouvement "terroriste impliqué dans tous les genres de trafics".