Sahara : Le roi lance l'offensive

Mars 2003. Le souverain se rend à Laâyoune alors que le Maroc se prépare à présenter en avril à l'ONU le projet d'autonomie des provinces sahariennes

Mars 2003. Le souverain se rend à Laâyoune alors que le Maroc se prépare à présenter en avril à l'ONU le projet d'autonomie des provinces sahariennes . DR

"La question du Sahara n'est pas seulement la responsabilité du Roi, mais elle est également la cause de tous et de chacun: institutions de l'Etat, parlement, Conseils élus, et tous les acteurs politiques, syndicaux et économiques...", a souligné vendredi le souverain dans son discours au Parlement.

Le 11/10/2013 à 17h32

Le roi Mohammed VI a consacré une large place à la question du Sahara dans son discours prononcé à l'occasion de l'ouverture, vendredi, de l'année législative au Parlement. "J'ai été élevé dans l'amour de la patrie et j'étais témoin, comme tous les Marocains, malgré mon jeune âge à l'époque, de l'ambiance de mobilisation et de l'esprit patriotique élevé qui avaient marqué la récupération de nos provinces du Sud, grâce à la glorieuse Marche verte, et au génie de son concepteur notre vénéré père, sa majesté le roi Hassan II (...). Et c'est précisément cet esprit qui doit continuer à inspirer nos actes et nos initiatives". Le décor est planté.

Dans son discours, le roi a souligné que "la question du Sahara s'est trouvée cette année en butte à des défis majeurs que nous avons pu relever grâce à la force de notre position et à la légitimité de notre cause. Mais on ne devrait pas se satisfaire de remporter cette bataille, ni céder à un optimisme béat". Et de préciser : "Nous avons, en effet, constaté quelques défaillances dans la manière d'aborder notre cause nationale primordiale, nonobstant les initiatives sérieuses entreprises par certains parlementaires, mais qui demeurent, malgré tout, insuffisantes". "Voilà qui est de nature à encourager nos adversaires à passer à la vitesse supérieure dans leurs manœuvres pour porter préjudice à notre pays", a poursuivi le souverain.

Appel à la mobilisation

Le message royal est clair : "au lieu d'attendre les attaques de nos adversaires pour y riposter, il faut plutôt les acculer à la défensive, en prenant les devants, en anticipant les événements et en y répondant de manière positive". Et d'insister sur le fait que la question du Sahara "n'est pas seulement la responsabilité du Roi, mais elle est également la cause de tous et de chacun : institutions de l'Etat, parlement, Conseils élus, et tous les acteurs politiques, syndicaux et économiques, les organisations de la société civile, les médias et l'ensemble des citoyens".

Dans son discours, le roi a souligné que "la situation est difficile. Rien n'est encore tranché. Les manœuvres des adversaires de notre intégrité territoriale ne vont pas s'arrêter, ce qui pourrait placer notre cause devant des développements décisifs. Par conséquent, je vous exhorte tous encore une fois à une forte mobilisation, une vigilance de tous les instants, et des initiatives efficaces, aux niveaux interne et externe, pour contrecarrer les ennemis de la nation où qu'ils se trouvent, et pour déjouer les stratagèmes illégitimes auxquels ils ont recours". Le roi a lancé un appel au Parlement pour élaborer un "plan d'action intégré et efficient, mettant à contribution tous les instruments de travail parlementaire, afin de poursuivre la défense de notre intégrité territoriale, en laissant de côté les antagonismes entre majorité et opposition".

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 11/10/2013 à 17h32