La presse arabophone de ce vendredi 1er novembre est revenue sur la nouvelle résolution du Conseil de sécurité relative au Sahara, qu’elle a accueillie avec un grand satisfecit. Et pour cause, la résolution 2494, dont le vote a été marqué par l’abstention de l’Afrique du sud et de la Russie, alors que les 13 autres membres du Conseil de sécurité l’ont favorablement votée, comporte assez de points réconfortants pour l'intégrité territoriale du Maroc.
Pour le quotidien Al Massae, la prorogation d’une année, au lieu de 6 mois précédemment, du mandat de la MINURSO, est un premier pas positif. Surtout que la résolution du Conseil de sécurité cantonne strictement la force onusienne au contrôle du respect du cessez-le-feu en vigueur depuis 1991. Elle appelle les parties concernées à respecter les arrangements militaires conclus et à coopérer avec la MINURSO en vue d'assurer paix et stabilité dans la région, en attendant de trouver une solution politique réaliste et durable sous l’égide du prochain envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU au Sahara.
Al Massae conclut, qu’a contrario du Maroc qui a exprimé sa satisfaction, le Polisario, lui, menace une nouvelle fois de reprendre les armes.
Le Polisario est d’autant plus sonné que le projet de résolution 2494 a été, selon le quotidien Al Akhbar, non seulement écrit avec un stylo américain, mais qu’il a surtout donné la priorité à l’initiative marocaine d’autonomie, présentée depuis le 11 avril 2007. Ainsi, l’autodétermination et le référendum sont désormais considérés comme irréalisables «aux yeux de la majorité écrasante des membres du Conseil de sécurité». Seul un processus politique de bonne foi, au sein duquel l’Algérie est considéré comme partie prenante directe, peut conduire à une solution durable, sous l’égide du secrétaire général de l’ONU et son envoyé spécial au Sahara.
Al Ahdath Al Maghribia estime de son côté que l’esprit et la lettre des résolutions 2440 du 31 octobre 2018 et 2468 du 30 avril 2019 ont été strictement respectés par le Conseil de sécurité à travers sa résolution 2494 de mercredi dernier. Surtout que pour «la 13e fois consécutive, l’autonomie proposée par le Maroc» est mentionnée en bonne place dans le texte onusien. Mieux, cette autonomie est aujourd’hui érigée comme LA solution au conflit créé autour du Sahara, un conflit qui n’a que trop duré, et dont la seule issue ne peut et ne doit être que politique, selon l’exécutif onusien.
Sous le titre «Le Polisario reconnait sa défaite et renchérit avec la menace militaire», Al Ahdath revient sur le communiqué incendiaire dans lequel le mouvement séparatiste s’en prend au Conseil de sécurité, accusé de «maintenir le statu quo» et de ne lui laisser d’autre issue que celle de «sortir du processus politique» et «reprendre les armes».
La déception du Polisario est d’autant plus grande que l’un de ses tabous a été ouvertement abordé par le Conseil de sécurité, qui a appelé à un recensement immédiat des habitants des camps de Lahmada en vue de connaitre le nombre exact et l’identité des «réfugiés», ce qui permettra de quantifier et personnaliser l’aide dont ils ont besoin.
Al Ahdath conclut avec la réaction d’Omar Hilale, ambassadeur-représentant permanent du Maroc à l’ONU, qui se félicite du soutien sans équivoque à la marocanité du Sahara, puisque la résolution 2494 n’a pas consacré la moindre phrase au «référendum», l'unique leitmotiv auquel s’accrochent vainement l’Algérie et le Polisario.