Echaudé par la nouvelle résolution sur le Sahara, adoptée vendredi 28 avril à l’unanimité des quinze membres du Conseil de sécurité, le Polisario se tourne en désespoir de cause vers l’Union africaine. C’est du moins ce qui ressort de la première sortie du dénommé M’hamed Khaddad, membre de la direction du Polisario. «Le conflit [du Sahara] doit être traité conjointement par l’Union africaine et l’ONU», a-t-il déclaré, lundi 1er, lors d’une conférence de presse à Alger.
La déclaration de M’hamed Khaddad, coordinateur du Polisario auprès de la Minurso, appelle au moins une remarque. Elle confirme l’échec cuisant du Polisario et de son tuteur algérien devant l’ONU. Un échec tellement cinglant que le Polisario appelle de ses vœux une gestion commune du dossier entre l’ONU et l’UA. Tout le monde sait pourtant que le conflit du Sahara relève de la compétence exclusive des Nations unies.
Sans doute le Polisario espère-t-il que l’Algérien Chergui, en charge de la plus importante commission à l’UA (Paix et sécurité), et qui fidèle à la politique de son pays ne rate pas une occasion de charger le Maroc, entraîne l’institution africaine dans une voie férocement hostile à la marocanité du Sahara.
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Pour précision, aussi bien le SG de l’ONU, Antonio Guterres que le Conseil de sécurité ont ignoré totalement le «rapport» sur le Sahara bidouillé par la commission dirigée par l’Algérien Ismaël Chergui, tellement ce rapport dénote l’instrumentalisation et le parti pris flagrant en faveur des intérêts d’Alger.
L’autre enseignement à retenir de la sortie de M’hamed Khaddad: le Polisario et Alger sont très déçus par la résolution 2351 du Conseil de sécurité. En dépit du mot d’ordre donné aux médias -après 24 heures d’un silence assourdissant- d'affirmer que cette résolution est un succès pour le Polisario, en dépit de la dépublication d’articles qui critiquaient la passivité de la diplomatie algérienne, les déclarations des responsables polisariens et algériens dissimulent mal leur gêne. Entre ceux qui cherchent à déguiser le retrait de Guerguerat en «redéploiement» et ceux qui appellent maintenant à une gestion commune du conflit du Sahara entre l’ONU et l’UA, il y a surtout à retenir les marques d’une défaite très douloureuse et probablement les indices d’un tournant dans le conflit du Sahara.