Sahara: comment le Roi Mohammed VI a rallié le monde à la vision du Royaume

Chantier du nouveau Palais des congrès de Laâyoune. (H.Yara/Le360)

Revue de presseEn plaçant le développement économique au cœur de sa stratégie, le Royaume a réussi à remodeler les équilibres diplomatiques et à rallier un soutien international croissant à son plan d’autonomie. Une mutation et une nouvelle approche devenue un levier durable de stabilité et d’influence régionale. Cet article est une revue de presse tirée du magazine américain World Press Review.

Le 19/08/2025 à 18h08

Après avoir longtemps reposé sur une logique essentiellement sécuritaire, la gestion par le Royaume de la question du Sahara connaît une mutation profonde. Sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, la stratégie nationale s’est déplacée vers un modèle centré sur le développement, l’intégration économique et la diplomatie d’influence. Une réorientation qui a contribué à modifier en profondeur le regard de la communauté internationale sur ce dossier.

Un rapport du magazine américain World Press Review met en lumière cette évolution. L’analyse relève que le Royaume a su, au cours des dernières années, passer d’une posture défensive à une approche proactive où les infrastructures, les investissements et les partenariats économiques deviennent les meilleurs arguments diplomatiques.

Pendant longtemps, le Sahara était appréhendé dans une logique de sécurité, dominée par le spectre du conflit armé et par la nécessité de préserver la stabilité territoriale. Or, depuis une décennie, le Royaume a choisi une autre voie, celle de la démonstration par le fait.

Le lancement, en novembre 2015 à Laâyoune, du «nouveau modèle de développement des Provinces du Sud», doté de 77 milliards de dirhams, en constitue la pierre angulaire. Ce plan ambitieux vise à transformer les Provinces du Sud en un hub économique et logistique. Autoroutes, ports, projets d’énergies renouvelables, réseaux électriques et programmes sociaux structurants viennent renforcer l’attractivité de la région et son intégration dans les grands circuits économiques mondiaux.

Cette dynamique interne a trouvé un écho international avec l’annonce, le 10 décembre 2020, de la reconnaissance officielle par les États-Unis de la souveraineté du Royaume sur son Sahara. Pour Rabat, cet appui d’une puissance mondiale a servi de levier diplomatique majeur, ouvrant la voie à un alignement progressif de plusieurs capitales influentes.

Depuis lors, de nombreux pays ont rejoint le cercle des soutiens explicites au plan d’autonomie proposé par le Royaume, rompant ainsi avec des décennies de neutralité affichée. Des consulats étrangers se sont ouverts dans les villes de Dakhla et Laâyoune, confirmant une nouvelle réalité géopolitique où les faits sur le terrain s’imposent plus que les discours.

Le rapport de World Press Review insiste sur cette dimension. Rabat a compris que la bataille du Sahara ne se gagnerait pas uniquement par des arguments historiques ou juridiques, mais par l’économie et les intérêts partagés. Dans cette optique, le Royaume n’hésite pas à articuler sa stratégie avec les besoins de ses partenaires. Investir dans son Sahara, soutenir l’autonomie et participer à son développement, c’est aussi garantir des débouchés commerciaux, énergétiques et stratégiques pour l’Europe, les États-Unis et même l’Afrique subsaharienne.

L’exemple américain est révélateur. Après la reconnaissance de 2020, Washington a décidé de financer des projets menés par des entreprises américaines dans les provinces du Sud, signalant ainsi que la diplomatie pouvait se doubler d’une logique économique win-win.

Face à ce repositionnement marocain, l’Algérie, principal soutien du Polisario, reste attachée à une rhétorique figée, centrée sur le conflit armé et sur une lecture sécuritaire du dossier. Pour World Press Review, ce décalage stratégique joue paradoxalement en faveur de Rabat, qui se présente aujourd’hui comme une puissance de stabilité et de développement dans une région instable.

L’approche marocaine, conjuguant réalisme et ambition, place désormais le Sahara dans une perspective de solutions durables, où le projet d’autonomie apparaît de plus en plus comme l’option la plus crédible.

Selon la revue américaine, la dynamique enclenchée est appelée à se renforcer. L’ouverture croissante d’investisseurs étrangers, la multiplication des partenariats économiques et la projection de la région comme carrefour stratégique entre l’Afrique, l’Europe et l’Atlantique confèrent au projet marocain une dimension internationale.

Le Sahara n’est donc plus perçu seulement comme un territoire en litige, mais comme une zone en plein essor, où le Royaume construit, développe: des faits difficilement contestés sur la scène diplomatique.

Par La Rédaction
Le 19/08/2025 à 18h08