Sahara: Christopher Ross et Kim Bolduc attendus ce mardi au Conseil de sécurité

Christopher Ross peine toujours à relancer le processus de négociations, bloqué depuis 2008. 

Christopher Ross peine toujours à relancer le processus de négociations, bloqué depuis 2008.  . DR

L'Envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross, et le chef de la Minurso, Kim Bolduc, présenteront ce mardi 18 octobre leurs rapports devant le Conseil de sécurité sur les développements du dossier saharien.

Le 16/10/2016 à 10h05

Le blocage du processus de négociations et les developpements survenus dans la région de Guerguerat seront au centre des rapports qui seront présentés, ce mardi 18 octobre lors d'une séance à huis clos devant le Conseil de sécurité, par l'Envoyé personnel du SG de l'ONU, l'Américain Christopher Ross, et le Chef de la Minurso, la Canadienne Kim Bolduc.

Interrogée sur la "teneur" du rapport de Ross, une source proche du dossier fait remarquer que l'ancien ambassadeur américain à Alger n'a pas vraiment de "nouveautés" à proposer, en dehors de ses vieux-nouveaux "constats" sur les difficultés qu'il rencontre pour relancer le 5e round de négociations entre les parties au conflit, conformément à la résolution 2218 adoptée fin avril dernier.

Il faut noter que, après les réserves du Maroc concernant sa visite dans la région, en raison des élections législatives, l’envoyé onusien, Christopher Ross, s’est contenté de se réunir à New York, en marge des travaux de l'Assemblée générale de l'ONU, avec le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires extérieures, Ignacio Ybanez Rubio, et avec des responsables mauritaniens, sur fond de tensions prévalant dans la zone de Guerguerat. Lors de ces rencontres, Ross n’a pas caché ses "craintes" quant à la possibilité de voir se déclencher, de nouveau, "une guerre entre le Maroc et le Polisario. Il faut bien souligner que le "médiateur" onusien, désavoué en 2013 par Rabat pour sa flagrante partialité dans le conflit, a tenté d'agiter devant le Conseil de sécurité l'épouvantail d'une "reprise des hostilités", celles-là mêmes que le Polisario n'a eu de cesse de brandir, pour revenir au devant de la scène. Mais il s'est exclu lui-même du processus de par son parti pris à l'encontre du Maroc, combiné à l'absence patente de projet réel pour redynamiser le processus de négociations. Christopher Ross sera accompagné lors de cette séance de hearing, par le Chef de la Minurso, Kim Bolduc, pour évoquer devant le Conseil de sécurité les développements survenus dans la région de Guerguerat, marqués par la provocation à laquelle s'est dangereusement livré le Polisario en envoyant, à la mi-août, un escadron de 32 éléments armés à la lisière de Guerguerat, dans une tentative de "stopper" les travaux de terrassement et d'asphaltage de la route reliant cette localité marocaine située au-delà du mur de défense au nord de la Mauritanie. L'Envoyée spéciale du SG de l'ONU évoquera par ailleurs la question du retour de la Minurso à "sa pleine fonctionnalité" décidé par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2218 de fin avril 2016. Seulement vingt-cinq sur 73 éléments de la composante civile de la mission onusienne expulsés en mars dernier par le Maroc suite aux dérapages de Ban Ki-moon à Tindouf et Alger, ont en effet pu regagner leurs postes à Laâyoune. Mais ce retard est dû principalement aux lenteurs bureacratiques de l'ONU elle-même, sachant que le Maroc a souligné à maintes reprises sa volonté d'oeuvrer pour la restauration de la "pleine fonctionnalité" de la mission onusienne. En somme, autant de "boulets" dont hérite le nouveau SG de l'ONU, le Portugais Antonio Guterrez, sur lequel l'espoir est fondé pour tenter de faire bouger les lignes et faciliter le règlement d'un conflit qui n'a que trop duré. Un espoir d'autant plus fondé que l'ancien Premier ministre portugais jouit d'une profonde connaissance du dossier saharien et d'une bonne réputation aux yeux des autorités marocaines. Reste à voir si Alger, véritable partie au conflit, lui facilitera la tâche pour trouver une issue politique à ce conflit artificiel.

Par Ziad Alami
Le 16/10/2016 à 10h05