«La France s’éloigne, la Grande-Bretagne se rapproche», détonnait hier mercredi «Algérie1», en guise de couverture à un forum algéro-britannique organisé à Alger. Un chantage à peine voilé contre la France, dont le «délit», paraît-il, est de s’être rangée du côté du droit du royaume du Maroc sur son Sahara. Décryptons, alors: "ou bien vous changez de position sur le dossier saharien, ou bien vos intérêts en Algérie seront sacrifiés au profit de la Grande-Bretagne" ! Une équation dont la portée «stratégique» n’est pas à démontrer, surtout venant d’un régime qui a réussi le retentissant fiasco du repositionnement sur l’échiquier géopolitique qui est en train de se refaire en pariant sur des alliances bidon avec le timonier Bachar Al Assad et le régime des Mollahs iraniens, pour s’enfermer dans un splendide isolement.
Aujourd’hui, et après «Algérie1», c’est au tour d’un autre journal pro-gouvernemental, celui-là un champion de la propagande pro-Bouteflika, «El Moujahid», d’en rajouter en se fendant d’un «édito» suintant de haine et de rancune envers l’ancien «colon français». Le propos de ce grand «bond en arrière», est la célébration de la «Journée de l’Afrique à travers le monde et surtout dans notre continent pillé, occupé, exclu du temps universel par un horloger raciste et colonial –qui maintient, à ce jour, les aiguilles invisibles de sa présence nuisible à l’épanouissement des peuples»!
Pas besoin d’être "expert en cartomancie" pour deviner la partie visée par la pique d'«El Moujahid», journal financé par le (pauvre) contribuable algérien. En effet, l’ancien colon français, pour ne pas parler de «l’occupant marocain» ! «La journée de l’Afrique (…) a pris, au fil du temps, le nom d’un seul combat: le droit des Sahraouis pour leur émancipation de l’occupant marocain», klaxonne "El Moujahid" qui se veut être le porte-voix des «Moujahidine», -à ne pas confondre avec ceux qui ont combattu l’ancien colon français-, mais ceux qui ont pillé et continuent de piller les richesses du peuple algérien frère. Pas moins de 800 milliards de dollars s’est évaporée durant le règne de Bouteflika !
Bruits de bottes à nos frontières !Dans ce festival de délires verbeux, un article paru aujourd’hui dans les colonnes du quotidien «Le jeune indépendant» ne laisse pas indifférent. En guise de réponse à un article de Le360, paru hier mercredi sous le titre «Grossières manœuvres de l’armée algérienne à la frontière avec le Maroc», le (très) «Indépendant» confrère nous accuse de cultiver un sentiment de paranoïa à l’égard de son pays. Voilà ce que cela donne: «Les manœuvres militaires des troupes aéroportées et de l’air de l’ANP à Béchar ne sont pas bien vues du côté marocain qui crie déjà à la provocation» ! «Pourtant ces manœuvres militaires entrent bien dans le cadre de la sécurisation des frontières à l’est comme à l’ouest, dans un contexte marqué par le défi qu’impose Daech, le groupe terroriste transnational qui tente de pénétrer et de s’enraciner en territoire algérien à partir des villes du sud du pays», croit savoir notre confrère.
Voilà, la messe est dite. Maintenant, il paraît qu'il va falloir en penser quelque chose. Or, rien. A part, -et c’est sûr-, que notre confrère a repris sans le moindre discernement le semblant d’«argumentaire» servi par l’état-major de l’armée algérienne, consistant à faire accroire que ces manœuvres organisées à la frontière avec le Maroc, -Bechar et Tindouf incluse-, étaient dirigées contre Daech.
La ficelle pourtant est grosse pour passer inaperçue: depuis quand les combattants de Daech possède des pilotes de chasse et utilise des bombardiers pour que l’armée algérienne fasse étalage, à quelques encablures de la frontière avec le Maroc, de batteries de défense anti-aérienne ?! A moins de se livrer à une partie de chasse, -contre les perdrix, peut-être!, il est inconcevable que cette armée exhibe sa DCA (défense contre les aéronefs) lors de manœuvres, dont le but n'échappe à personne. Titiller la fibre nationaliste des frères algériens pour détourner leur attention de la «marmite» interne bouillante en essayant de leur faire accréditer la thèse de «l’ennemi extérieur» guettant la première occasion pour «fondre» sur leur pays. Pitoyable !