"Le ministère (saoudien) des Affaires étrangères demande à tous les citoyens de ne pas se rendre au Liban pour leur sécurité. Il demande aussi à ceux qui y résident ou qui le visitent de quitter le Liban et de n'y rester qu'en cas d'absolue nécessité", a déclaré le porte-parole, cité par l'agence officielle SPA.
A ceux qui sont obligés de rester au Liban, le même porte-parole a conseillé d'être "prudents et de rester en contact avec l'ambassade saoudienne à Beyrouth pour une éventuelle assistance". C'est la première fois que Ryad demande aussi clairement aux Saoudiens d'éviter le Liban, alors qu'il avait lancé ponctuellement ces dernières années des conseils de prudence à ses citoyens à la suite d'attentats ou de violences au pays du Cèdre.
La crise s'est aggravée ces derniers jours entre Ryad et Beyrouth. Vendredi, l'Arabie saoudite a annoncé avoir interrompu un programme d'aide de trois milliards de dollars au profit de l'armée libanaise et la suspension d'un autre milliard de dollars pour les forces de sécurité intérieure. Le programme de trois milliards de dollars avait fait l'objet d'un accord avec la France pour la fourniture d'armes et d'équipements à l'armée libanaise. Une première livraison de missiles de type Milan a été effectuée et une autre était prévue pour le printemps prochain.
L'Arabie saoudite a expliqué avoir pris cette décision en réaction aux positions inspirées par le Hezbollah et jugées hostiles à son égard. Ryad a notamment cité le fait que le Liban n'ait pas condamné au sein de la Ligue arabe et de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) les attaques le mois dernier contre ses représentations diplomatiques en Iran par des manifestants.
Ces attaques avaient suivi l'exécution le 2 janvier d'un dissident chiite saoudien, Nimr al-Nimr, qui avait été condamné à mort pour "terrorisme" et provoqué la rupture des relations diplomatiques entre Ryad et Téhéran, à l'initiative de l'Arabie saoudite. L'Arabie saoudite est à couteaux tirés avec l'Iran qui soutient, tout comme le Hezbollah, le régime du président syrien Bachar al-Assad, tandis que Ryad milite pour sa chute et appuie l'opposition syrienne.