Les chaises et les verres ont volé, ce jour-là, dans le restaurant du Parlement, sous les regards médusés des nombreux députés présents dans la salle, rapporte le journal Al Akhbar dans son édition de ce jeudi 28 mai. Gestes violents, insultes, propos diffamatoires: Abdelhak Chafik et Mohamed Simou ont eu, ajoute le quotidien, une attitude inadmissible au sein d'une institution législative qu’ils ont bafouée par leur comportement. Et d’aucuns attendent la réaction du président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, qui ne saurait passer sous silence un tel esclandre.
Abdelhak Chafik, rappelle le quotidien, s'est récemment rebellé contre Mohand Laenser, contestant même à ce dernier la légitimité de son statut à la tête du mouvement haraki. Il accuse de même Mohand Laenser et Hakima El Haite, ministre déléguée à l'Environnement, d’exercer sur lui des pressions. Récemment contactés par Le360, les deux ministres ont cependant catégoriquement nié ces allégations.
Le quotidien précise qu’Abdelhak Chafik reproche à l'ex ministre de l'Urbanisme, Mohand Laenser, d'avoir dépêché une délégation pour "s'enquérir de la légalité des travaux" de construction d'une mosquée qu'il édifie à Casablanca par ses propres moyens. Il fustige également Hakima El Haite qui, dit-il, a envoyé des experts pour vérifier si son usine à Casablanca répondait aux normes de respect de l'environnement.
Avant que cet échange ne dégénère en véritable bagarre, rapporte le journal, le député Mohamed Simou a émis des doutes quant à la justesse des propos tenus par Chafik et a été jusqu’à lui reprocher d'avoir versé, lors de la précédente campagne législative, quelque 120 millions de centimes à un député haraki devenu actuellement l'un des dirigeants du "Mouvement réformateur" contestant la légitimité de Mohand Laenser. Il n'en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres. "Les verres, dans le restaurant, ont volé en éclat, des chaises ont été jetées, menaçant l’assistance, et les deux députés, couteaux et fourchettes à la main, n’ont pas tari de menaces", déplore le quotidien.
Les deux parlementaires ont par la suite regretté leurs actes. Mais rien ne peut justifier que deux élus de la nation se comportent de cette façon au sein même d'une institution constitutionnelle. Le chef du MP et le président Rachid Talbi Alami doivent assumer leurs "responsabilités" et réagir pour éviter qu'un tel acte se reproduise.