Cette fois, c’est peut-être la bonne. Les parlementaires semblent avoir trouvé un terrain d’entente pour réformer leur régime de retraite. Cette épineuse question, qui a failli faire éclater la majorité de Saâd-Eddine El Othmani, semble avoir trouver une issue, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du week-end des 24 et 25 mars.
Pour en arriver là, bien des étapes ont été franchies. Au départ, ce sont les formations de la majorité, sans le PJD mais avec l’Istiqlal, qui avaient présenté un projet de réforme. Le parti islamiste, lui, avait opté pour une liquidation pure et simple du régime. Lors d'une deuxième étape, le groupe du PJD avait été ramené à la raison et les partis de la majorité, avec l’Istiqlal, avaient soumis au Parlement une proposition de réforme. Laquelle proposition prévoyait le relèvement de l’âge de la retraite à 65 ans, l’augmentation des cotisations des députés et de la Chambre de 2.900 dirhams à 3.400 dirhams et, enfin, la réduction de la base de calcul, actuellement de 1.000 par année de mandat accomplie, à 700 DH.
Sauf qu’alors que le texte avait déjà été versé dans le circuit législatif, les groupes parlementaires qui l’avaient cautionné s'étaient rétractés. Pour eux, il n’était pas question que les parlementaires financent l’échec de ce régime et avaient donc opposé leur veto à la proposition de relever le niveau de leurs cotisations. Nouvelle situation de blocage. Toutefois, une nouvelle version du projet sera soumise à la Chambre au début de la prochaine session ordinaire d’avril.
Cette proposition maintient l’âge de la retraite à 65 ans. Aucun parlementaire, même les anciens, ne pourra prétendre à sa pension avant cet âge. Elle maintient également la base de calcul de 700 dirhams par an, mais rejette toute éventuelle augmentation des cotisations. En définitive, les parlementaires continueront à verser les 2.900 dirhams habituels. La Chambre continuera de verser la même somme.
Cette dernière version a reçu l’appui de l’ensemble des groupes parlementaires de la majorité, celui de l’Istiqlal et même celui de l’association des anciens parlementaires. Ces derniers ont par ailleurs soutenu récemment que dans les pays de tradition démocratique, l’Etat contribue pour 80% des cotisations au régime de retraite des élus.