«On n’a pas de gaz et de pétrole, mais nous avons la volonté et l’engagement du Maroc à progresser dans tous les domaines. C’est le caractère et la personnalité du Royaume qui dérange les eurodéputés proches de certaines sphères», a affirmé Mohamed Ghiate, chef du groupe parlementaire du RNI à la Chambre des représentants, faisant allusion au vote des eurodéputés français en faveur de cette résolution. Dans presque toutes les interventions parlementaires, la question du gaz et du pétrole provenant du voisin de l’Est a été considéré comme la principale motivation qui a poussé des eurodéputés à agir contre les intérêts du Maroc.
«Dans la forme, la résolution évoque les droits de l’homme, mais dans le fond, elle travaille pour des agendas précis», a déclaré le représentant du RNI. Dans le même sens, le député du PAM Mohamed Hjira n’a pas trouvé de mots durs pour dénoncer cette résolution dont les auteurs, des députés de la gauche, «sont connus pour leur hostilité farouche contre Maroc; non pas pour la défense des idéaux, mais pour marquer leur adversité viscérale à l’encontre du Royaume».
De son côté, le député de l’USFP Hassan Lachgar s’est demandé où ces eurodéputés étaient lors de la pandémie de la Covid-19, lorsque des centaines de personnes «mourraient de cette maladie dans des maisons de retraite». «Le Maroc est un pays souverain qui n’accepterait en aucun cas qu’on s’immisce dans ses affaires. L’ère coloniale est révolue», a-t-il dit.
Lors de cette séance conjointe, que le président Rachid Talbi Alami a dirigée en présence du président Enaam Miyara de la Chambre des conseillers, tous les élus interrogés par Le360 ont appelé à la révision des relations parlementaires avec l’institution européenne. «Nous allons revoir de fond en comble ces relations», a déclaré le député istiqlalien Abdelmajid El Fassi, membre de la commission mixte issue des deux organes parlementaires.
Cet appel a été également partagé par sa collègue du RNI Zina Chahim, elle-même membre de cette commission mixte. «Cette résolution n’est pas contraignante, mais nous la rejetons totalement, car elle porte atteinte à la souveraineté de la justice marocaine et à la dignité des Marocains», est revenu El Fassi.
Lire aussi : Attaques contre le Maroc au Parlement européen: décryptage d’un acharnement
Pour sa part, le chef du groupe du Mouvement haraki (opposition), Driss Sentissi, a dénoncé les «lobbies actifs en Europe connus pour leurs agissements politiques et économiques hostiles au Royaume du Maroc». «Au Parlement marocain, on va revoir les relations avec cette institution», a-t-il lancé.
Abondant dans le même sens, le président du groupe du PPS (opposition), Rachid Hamouni, a déploré l’adoption de cette résolution qui ne sert pas les forts liens politiques, économiques et sociaux qui lient pourtant l’Europe au Maroc. Hamouni a ainsi exprimé l’espoir que ces parties revoient leurs positions envers le Maroc.
Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié (opposition), a, pour sa part, évoqué la sévère crise politique que connaît l’Europe, estimant que le partenariat du Maroc avec l’Afrique dérange beaucoup. «Ils ne veulent pas que le Maroc avance et progresse. Ils provoquent même dans l’affaire du Sahara marocain», a-t-elle martelé. Enfin, Noureddine Soulaik, conseiller parlementaire de l’UMT, un des principaux syndicats du Maroc, a mis en garde les adversaires du Maroc, soulignant que «le pays n’a jamais accepté et n’acceptera jamais les provocations».