Renseignement. La France renoue contact avec le Maroc

DR

Revue de presseKiosque360. L’attaque conte Charlie Hebdo a eu pour effet de mettre de côté le gel de la collaboration entre le royaume et l’hexagone en matière sécuritaire. Les français auraient sollicité l’expertise des agents de la DGST marocaine.

Le 09/01/2015 à 23h00

«Après l’attaque sur Charlie Hebdo, les échanges de renseignements entre la France et le Maroc ont repris», titre Al Massae dans son édition du week-end du 10 au 11 janvier. Les sources du quotidien vont encore plus loin: ils expliquent que des officiers marocains sont rentrés en ligne dans le cadre des investigations qui ont été menées pour la traque des frères Kouachi. Al Massae ne détaille pas pourtant le niveau d’intervention de la partie marocaine dans cette affaire. Mais quoi qu’il en soit pour le quotidien, la France cherche à tourner la page de la crise entre les deux pays «d’autant que l’Hexagone, plus que jamais, a besoin d’échanges d’informations au sujet de Daach, surtout les renseignements traitant des combattants qui ont rejoint les organisations terroristes et dont certains sont même revenus à leur pays d’origine». Al Massae explique même que «la France compte sur les officiers de la Direction générale de surveillance du territoire (DGST) et de la Direction générale des études et de la documentation (DGED) qui ont démontré leur efficacité dans des actions préventives pour déjouer des attentats importants et dont l’expertise a été saluée par des rapports internationaux».

Les sources d’Al Massae expliquent par ailleurs que certains canaux de communication ont été établis entre les ministères de l’Intérieur des deux pays. «Des contacts officiels et d’autres officieux, via des Marocains de France, ont eu lieu pour que l’Espagne puisse servir d’intermédiaire dans la transmission des informations remontées par des Marocains à leurs homologues français», peut-on lire dans le quotidien. Nos confrères rappellent également que des rapports sécuritaires ont fait état d’une intervention directe des agents de la DGST marocaine sur le sol espagnol pour épauler leurs homologues ibériques dans le cadre d’opérations anti-terroriste. D’ailleurs, selon le quotidien, d’autres rapports soulignent que le gel de la collaboration en matière de renseignement entre la France et le Maroc porte préjudice même à l’Espagne. «Les trois pays coordonnaient auparavant leurs actions en matière de lutte contre le terrorisme, de trafic de drogue et de voitures de luxe en plus de l’immigration clandestine», écrit Al Massae.

Il est évident que la suspension de la collaboration judiciaire entre le royaume et l’Hexagone -qui dure depuis février dernier et qui implique aussi la suspension de la collaboration dans le domaine sécuritaire- complique la tâche des services de renseignements des deux pays. Dans une interview accordée à le Figaro le 8 janvier, l’ancien ministre de l’Intérieur français, Charles Pasqua a regretté le manque de collaboration franco-marocaine en matière sécuritaire.

Par Fahd Iraqi
Le 09/01/2015 à 23h00