Une rencontre a eu lieu, vendredi 17 mars vers 16 heures (GMT) au siège de l'ONU, entre Antonio Guterres et le chef du Polisario Brahim Ghali, qui a pu faire le voyage à New-York muni d'un passeport diplomatique algérien, autant que la délégation qui l'a accompagné. Les sources de le360 qui se trouvaient sur place ont indiqué que Christopher Ross a assisté à cette rencontre malgré sa démission de son poste de "médiateur" onusien dans le conflit du Sahara. "L'ancien ambassadeur US à Alger était présent à cette rencontre aux côté du secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaire politiques, en l'occurence Jeffrey Feltman", a confirmé un site accrédité auprès de l'ONU, affirmant que C. Ross était même sorti faire à la presse des révélations sur la teneur de la rencontre qui s'est déroulée entre le SG de l'ONU, Antonio Guterres, et le chef du Polisario, qui était accompagné du "représentant du Polisario auprès de l'ONU" et des coordinateurs du même mouvement auprès de la Minurso, les dénommés Ahmed Boukhari et M'hammed Khaddad.
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Quid de la teneur de la rencontre? Qu'y a-t-il eu au-delà de l'effet d'annonce de cette rencontre claironnée à grand roulement de tambour par la machine de propagande algéro-séparatiste? Le fond du débat a porté, selon Christopher Ross himself, sur la nécessité du retrait des éléments armés du Polisario de Guerguerat, zone déclarée démilitarisée en vertu de l'accord du cessez-le-feu signé le 6 octobre 1991. Le secrétaire général de l'ONU "veut relancer les négociations MAIS il a besoin de gestes de la part des deux parties", a en effet indiqué Christopher Ross. Dans une déclaration à la presse, Ross a précisé que le secrétaire général a fait observer que “l’autre partie s’est retirée de Guergarat, mais pas eux” en référence au Polisario. Ross a ajouté que le nouveau chef de l’Onu “tente de relancer les négociations, mais il est bien au fait des obstacles”.
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Décryptons: le Maroc avait répondu positivement à l'appel adressé le 25 février aux deux parties en procédant à un retrait unilatéral, dimanche 26 février, de la zone de Guerguerat, sans que le Polisario en fasse autant et évacue ses éléments armés de cette zone démilitarisée. Pire encore, les éléments armés du front séparatiste se sont livrés à des actes de provocation dangereux à l'encontre des transporteurs marocains traversant cette zone, malgré l'affirmation du SG de l'ONU que "le trafic commercial réguilier ne doit pas être obstrué".
Par de tels agissements provocateurs, le Polisario, ou pour être plus précis son tuteur à Alger, pariait sur une riposte militaire de la part du Maroc, en vue de brouiller les cartes et les pistes en perspective de la réunion du Conseil de sécurité prévue au mois d'avril prochain. Peine perdue. Le Maroc a fait preuve de "la plus grande retenue", conformément à l'appel du SG de l'ONU, et de la communauté internationale. Il convient de rappeler à cet effet que la décison du retrait unilatéral de Guerguerat a été saluée par les Etats-Unis et la France, deux pays membres permanets du Conseil de sécurité, sans oublier l'Union européenne et des pays membres de l'UE, notamment l'Espagne.
Le Polisario, ainsi que son mentor algérien, ne se sont jamais sentis autant isolés sur la scène internationale. Le voyage de Ghali à New York avait pour objectif affiché la reprise des négociations. Mais on ne la fait pas à Antonio Guterres, réputé être un fin connaiseur du dossier et surtout des manigances de la partie adverse. Le chef du Polisario s'est vu ainsi dicter ce qu'il a d'abord à faire avant de postuler pour une reprise des négociations: procéder à un retrait immédiat de ses éléments armés de la zone de Guerguerat.