Depuis quelques semaines, la Brigade nationale des investigations judiciaires de la Gendarmerie royale enquête sur une affaire de dysfonctionnements et d’irrégularités ayant caractérisé une opération de relogement d’habitants de bidonvilles de la commune de Ain Sbit, dans la province de Khémisset.
L’enquête, qui a actuellement cours sous la supervision du procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat, porte sur des failles du programme des bidonvilles des douars Si Ali, Bouchta et Sidi El Mehdi, dans la commune de Ain Sbit.
Député au Parlement et élu du Parti authenticité et modernité (PAM, coalition gouvernementale), Rahhou El Hilaâ, le président de cette commune, se retrouve accusé de faits de clientélisme.
Selon Al Akhbar de ce jeudi 9 mai 2024, des habitants de ces bidonvilles qui, pourtant, remplissaient «toutes les conditions fixées par une commission mixte [instaurée par] le gouverneur de la province, [en] ont été exclus, et d’autres personnes, [pourtant étrangères à cette] région, ont pu bénéficier de lots de terrain, après [avoir été inscrites] sur la liste des bénéficiaires».
Les membres de cette commission mixte, poursuit le quotidien, avaient arrêté la liste des bénéficiaires à une réunion, le 8 octobre 2020, au siège de la commune, mais «le président de la commune et le caïd de Marchouch [en] ont exclu certains, pour céder la place à d’autres, qui n’ont jamais résidé dans les douars ciblés par le programme de relogement des bidonvillois, dans la province» de Khemisset.
Dans cette affaire, expliquent des sources interrogées par le quotidien, «23 personnes ont été convoquées et auditionnées par les services de la Brigade nationale des investigations judiciaires de la Gendarmerie royale à Rabat. Il s’agit de la directrice des services de la commune de Ain Sbit, qui aurait déposé sa démission, d’un technicien exerçant dans cette commune, d’un auxiliaire d’autorité, d’un chauffeur affecté à la ferme du député Rahhou El Hilaâ, de 13 habitants exclus de l’opération de relogement, de sept personnes citées dans les plaintes déposées auprès du parquet compétent, ainsi que d’autres individus».