L’Algérie n’a pas tardé à réagir au récent rapprochement entre le Maroc et la Mauritanie. En effet, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 31 décembre 2016 et du 1er janvier 2017, alors que le chef d’Etat de la Mauritanie recevait le chef de gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane à Zouerate, chef-lieu de la wilaya de Tiris Zemmour, des groupes indépendantistes, manipulés par l’Algérie, distribuaient des tracts anti-régime mauritanien dans la région. En agissant de la sorte, Alger a voulu saper ce rapprochement entre les deux pays et punir la Mauritanie pour avoir refusé d’ouvrir une représentation diplomatique de la fantomatique RASD à Nouakchott, note le journal.
Les tracts distribués par des membres d’une association qui se fait appeler «Mémoire de Tiris Zemmour», revendiquent notamment l’indépendance de cette région minière, très riche en fer. Et ce, dans une tentative, estime le journal, de créer un ersatz du Polisario dans cette wilaya située au nord-est de la Mauritanie et qui a des frontières avec le Mali, l’Algérie et le Sahara marocain.
Ainsi, par cette action qui porte la signature de l’Algérie, les auteurs de ces tracts rejettent l’opération d’installations par le régime mauritanien de nombreux étrangers dans cette région et, entre autres, le recrutement par l’armée mauritaniennes de 276 Sahraouis originaires des camps de Tindouf pour travailler comme indicateurs et délateurs à sa solde et dont les salaires seront versés par la société minière (SNIM).
Les tracts en question visent également, et ouvertement, la normalisation, en cours, des relations maroco-mauritaniennes affirmant qu’au fond il n’existe aucun différend entre les élites mauritaniennes et marocaines puisque les deux sont issues de la même école.
Par ailleurs, affirme le journal qui cite des sources au gouvernement mauritanien, le Maroc a manifesté sa volonté de tourner la page et de normaliser ses relations avec son voisin du Sud. Pour preuve, le journal avance le prolongement de la visite du ministre délégué aux Affaires étrangères, Nacer Bourita, dans ce pays. Cela, afin d’approfondir l’examen de plusieurs dossiers et d’activer la mise en œuvre de ceux qui peuvent l’être.
Entre autres points abordés par le ministre marocain, la réunion de la haute commission mixte qui ne s’est pas réunie depuis 2013. Cette dernière réunion tenue à Nouakchott a été marquée, rappelle le journal, par la signature de dix-sept conventions de coopérations couvrant plusieurs domaines.