L’institution onusienne vit au rythme de grands changements. Antonio Guterrez, qui prendra ses fonctions officiellement le 1er janvier 2017, vient de dévoiler l’équipe qui l’aidera à s’acquitter de sa nouvelle mission à la tête de l’ONU. Parmi les alter ego de l’ancien patron du HCR, figure un fin connaisseur du dossier saharien, l’ancien chef du Bureau régional du HCR au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Radhouane Nouicer, également ancien secrétaire d’Etat tunisien aux Affaires étrangères, considéré comme l’un des « architectes » de la transition démocratique de la Tunisie post-Zine el Abidine Ben Ali.
Né le 29 décembre 1947, parfait trilingue (arabe, français et anglais), Radhouane Nouicer, lauréat de l’Ecole nationale d’administration (ENA, Tunis), est connu et reconnu pour sa compétence dans la gestion des situations de crises humanitaires. Il a occupé le poste de directeur du Bureau régional du HCR au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, de 2007 (date du lancement des négociations entre le Maroc et le Polisario, à Manhasset, banlieue new-yorkaise) jusqu’à 2012.
Pendant ce temps, l’ancien diplomate tunisien a dû jouer, sous la présidence dAntonio Guterrez, alors patron du HCR, un rôle constructif dans l’établissement des «mesures de confiance» entre les parties au conflit, notamment la facilitation de l’opération des échanges de visites entre les familles sahraouies de Tindouf vers Laâyoune.
Happé par la Révolution du Jasmin, dont l’étincelle a été l’autodafé du jeune Bouazzi, il s’est vu propulser au poste de secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères en Tunisie. Il s’est fait alors remarquer au Conseil des droits de l’Homme à Genève, à travers un discours qui a fait date. «Aucun despote n’est invincible», avait-il martelé, en allusion à l’ancien dictateur Zine elabidine Ben Ali, tout en commentant les difficultés de la transition et les réformes à venir.
Adepte de la démocratie et de la réforme, Radhouane Nouicer ne manquera pas de mettre cette vocation à la faveur d’un règlement tant espéré du conflit créé par la dictature algérienne, et sous-traité à la junte séparatiste qui continue de prendre en otage une population sahraouie humiliée et affamée depuis plus de quarante ans dans les camps de Lahmada Tindouf.