Rabat: plainte en justice à l’encontre de la présidente du Conseil de la ville

Asmaa Rhlalou, du RNI, lors de son élection à la présidence du Conseil de la ville de Rabat, le 24 septembre 2021.

Asmaa Rhlalou, du RNI, lors de son élection à la présidence du Conseil de la ville de Rabat, le 24 septembre 2021. . MAP

Revue de presseDes élus de l’opposition ont décidé de porter l’affaire des nouveaux véhicules de la mairie de Rabat devant la justice. Ils critiquent un «gaspillage», dans ce contexte de crise. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Akhbar.

Le 16/04/2023 à 21h01

Il fallait s’y attendre. La polémique à propos du marché de la mairie de Rabat pour l’équipement de son bureau par de nouveaux véhicules n’en finit pas de prendre de l’ampleur. Le dossier est désormais porté devant la justice, appelée à se prononcer sur la légalité de ce marché.

Dans son édition de ce lundi 17 avril, Al Akhbar écrit que la première audience de cette affaire aura lieu le 5 mai prochain. Elle fait suite à la saisie de la justice par des élus de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), qui font partie de l’opposition au sein du Conseil de la ville de la Capitale. Ces derniers se sont en effet montrés particulièrement virulents envers la maire de Rabat, Asmaa Rhlalou, qui a décidé de s’équiper, ainsi que ses vices maires, de nouveaux véhicules, de la marque Skoda Superb.

Al Akhbar nous apprend qu’à cause de cette polémique, les véhicules en question restent toujours cloués dans le parking du Conseil communal, après que leur livraison aux destinataires ait été suspendue. La publication le rappelle, c’est au cours de la session de février du conseil que cette affaire a débuté. Apprenant la passation par la mairie d’un marché de location de 13 nouveaux véhicules, des élus de l’opposition, dont ceux de la FGD, sont sortis de leurs gonds, s’interrogeant sur la pertinence de ce marché dans un contexte économique difficile, alors que la mairie de Rabat est déjà confrontée à un important endettement.

Autre argument: les directives du ministère de l’Intérieur, qui avait appelé les responsables communaux et territoriaux à une rationalisation des dépenses et à éviter celles qui n’ont pas un caractère prioritaire. Pour les opposants, la maire de Rabat est allée contre ces directives.

Au cours d’une conférence de presse, en fin de semaine dernière, les élus du FGD ont tenu à s’exprimer sur ce sujet ainsi que sur les motivations qui les ont poussés à saisir la justice. D’après le quotidien, ils ont expliqué que la gestion de la mairie par le bureau actuel est marquée par des exagérations au niveau des dépenses, en dépit du contexte économique difficile. Ils ont révélé que la mairie avait décidé de relever le plafond des dépenses dédiées aux déplacements à l’étranger de la maire et de ses conseillers. Ils ont également cité le cas d’autres postes budgétaires, dont les montants ont été multipliés par trois et par cinq comparativement à l’année dernière.

Mais l’accusation la plus grave adressée à la maire reste le marché des nouvelles voitures, qui serait marqué par un flou. A ce titre, les élus de l’opposition s’interrogent sur la marque des véhicules retenus, alors que lors du lancement du marché, la mairie avait prévu des véhicules d’une autre marque, des Peugeot 508. Quoi qu’il en soit, la justice devra se prononcer à ce sujet au cours du mois prochain, afin de mettre un terme à cette polémique, ou au contraire en la renforçant davantage, si elle s’aligne sur les accusations des élus de la FGD. Affaire à suivre.

Par Fayza Senhaji
Le 16/04/2023 à 21h01