Que s'est-il réellement passé à Assa-Zag ?

DR

Revue de presseLes tensions dans la région de Assa-Zag continuent d'attirer l'attention des acteurs politiques et de la société civile. Une semaine après les faits, quelle leçon doit-on tirer ?

Le 29/09/2013 à 20h46

Voilà quelques jours que le calme est revenu au sein de la province de Guelmim. Cette petite ville du sud du Maroc a connu des tensions en début de semaine dernière suite à des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, affrontements qui ont entraîné la mort d'un jeune homme. Une mort dont les circonstances sont encore à l'étude. Mais, une semaine après les faits, la presse de ce lundi 30 septembre tente d'apporter une lecture à froid quant à ce qui s'est réellement passé à Assa-Zag entre les manifestants, le conflit ayant largement dépassé la simple querelle de voisinage.

Assabah nous apprend ainsi que "la police de Guelmim a réussi à déjouer un complot terroriste visant à déstabiliser la région aux portes du désert, après avoir arrêté les membres d'une milice paramilitaire". Selon le quotidien, celle-ci était en contact avec le front Polisario avec dans l'idée de lancer une offensive armée contre les forces de sécurité de la région". Sur ses colonnes, Assabah ajoute que la police a trouvé deux types d'obus dissimulés dans la maison d'un chef militaire à la retraite et membre du groupe terroriste". La saisie a également permis de mettre la main sur un pistolet ainsi que plusieurs types de cartouches notamment en caoutchouc, des insignes militaires, des couteaux, des appareils de communication high-tech et des jumelles à infrarouge.

Selon Assabah toujours, "les éléments de police régionale ont également trouvé, dans la maison d'un militaire, des dizaines d'affiches et de banderoles noircies de slogans séparatistes ainsi que des drapeaux du front Polisario". Des faits qui, de l'avis du journal, "confirment l'implication de cet ancien militaire avec les séparatistes qui, de plus, ont été filmés habillés en tenues militaires et scandant des slogans hostiles à l'unité du pays". Plus loin, le journal décrit également la demeure du militaire comme étant aménagée à la manière d'une caserne où il accueillait les membres de la milice paramilitaire en question afin d'y recevoir leurs instructions. Ce groupe aurait même, poursuit le journal, incité plusieurs mineurs de la région à commettre des actes de sabotage dans la ville et à scander les slogans séparatistes dans les rues.

Ce qu'il faut retenirDans le même registre, Al Ahdath Al Maghribyia estimé que les événements de Assa-Zag ne sont en rien différents des troubles que connaît la région depuis plusieurs années. Pour le quotidien arabophone, lorsqu'un problème social touche les citoyens, les opposants en profitent pour monter à la charge et semer la zizanie. Résultat, la tension monte, les turbulences aussi, et les interventions de la police se font violentes". En fin de compte, résume le journal, "le Maroc se retrouve dans le collimateur des organismes internationaux" tandis que, de son côté, "la machine à propagande exploite toutes les opportunités qui se présentent", mettant le Maroc dans une position d'accusé qui doit se défendre et se justifier. D'où l'urgence de changer d'approche pour contrer cette machine de propagande dont l'unique objectif est de déstabiliser la région.

Par Sophia Akhmisse
Le 29/09/2013 à 20h46