Quand le régime algérien rameute sa troupe médiatique contre le Maroc

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune. . DR

Un article à charge contre le Maroc s’est retrouvé diffusé par plusieurs médias algériens, y compris l’agence APS et le très officiel quotidien "El Moudjahid". Cette mobilisation hystérique fait suite à un article publié sur Le360. Le régime algérien est-il en train de perdre ses nerfs?

Le 28/07/2020 à 16h02

Cet article à charge contre le Maroc a été publié pour la première fois il y a deux jours, le 26 juillet, sur le site «Algérie patriotique». Mais comme ce site, appartenant au clan du général Nezzar, n’est plus tellement en odeur de sainteté, du moins officiellement, l’agence officielle algérienne (APS) l’a catapulté au magazine Afrique-Asie pour que ses rédacteurs le reprennent tel quel, sous la forme d’une revue de presse, un jour plus tard, le 27 juillet, sous ce titre «Rabat franchit "un pas inqualifiable" dans ses attaques contre l'Algérie». Une fois publié à l’APS, l’article a ensuite été repris par la majorité des médias algériens, y compris à la Une du très officiel quotidien El Moudjahid!,

Mais qu’est-ce qui a bien pu provoquer une telle bronca dans les médias de nos voisins de l’Est? Le360 avait publié, le 24 juillet, une enquête intitulée «Comment Abdelmadjid Tebboune met la fonction de chef de l’Etat au service de ses enfants». Visiblement, cette enquête n’a pas plu à Alger. Au lieu d’en démentir calmement les faits rapportés, c’est à une vraie charge hystérique, où les invectives le disputent aux menaces, que non seulement notre site d’information, mais aussi l’ensemble du Maroc, a été soumis.

Dans la dépêche de l’APS, Le360 est nommément cité et qualifié d’«innommable» et de«venimeux». Dans le texte, c’est encore mieux: «utilisant, comme à l’accoutumée, ses relais médiatiques les plus proches du palais royal, à l’instar de l’innommable et venimeux Le360.ma dont le patron est proche d’un haut responsable marocain, "le makhzen institutionnel vient de commettre quasiment un casus belli en diffamant, de la manière la plus irrévérencieuse et la plus mensongère, les hautes autorités" de l'Algérie, au lendemain de la main tendue par le chef de la diplomatie algérienne Sabri Boukadoum, lors de son entretien avec la chaîne de télévision russe, Russia Today, constate Afrique-Asie

Et de poursuivre: «usant, depuis de longues années, de la stratégie permanente de la tension à l’égard de son voisin de l’Est pour l’amener à "réviser" sa position de principe sur la question de la décolonisation du Sahara Occidental (qui est, rappelons-le, la position de l’ensemble de la communauté internationale -Sic!, Ndlr), le Maroc vient de franchir un nouveau pas inqualifiable en s’attaquant violemment, et de manière infondée et abjecte, à nos institutions nationales, tant civiles que militaires».

Et de commenter: «cela renseigne sur le degré inimaginable de la haine que vouent certains cercles du makhzen institutionnel à l'Algérie».

Nos voisins d’Algérie le savent-ils? Au Maroc, cette expression proverbiale s’adapte bien au cas d’espèce: «il m’a frappé et a pleuré; il m’a devancé et s’est plaint». C’est en effet exactement ce à quoi se livrent actuellement le régime algérien et ses relais médiatiques. Mais qui est responsable, en fait, de cette situation? Qui mobilise, et ce, depuis des décennies, des moyens financiers, diplomatiques et médiatiques considérables, à la seule fin de contrer le Maroc? La première cause de la diplomatie algérienne et de ses chancelleries à l’étranger, n’est-elle pas, aujourd’hui encore, le Sahara occidental?Au lieu de défendre les intérêts de l’Algérie, son économie, sa culture et son peuple, cette diplomatie considère l’hostilité envers le Maroc comme étant sa première cause nationale.

Et surtout que l’on ne vienne pas nous réciter, une fois encore, ce refrain désuet qu’il s’agit là, pour l’Algérie, d’«une question de principe». Dans le déversement de sa propagande contre le Maroc, Alger fait toujours valoir une équidistance entre ces deux questions de principe: «les territoires occupés» en Palestine et un prétendu «Sahara occupé». Admettons que ce sont là des principes fondateurs du régime algérien, mais est-ce qu’Alger mobilise sa diplomatie, ses ressources, ses médias, et, qui plus est, des cabinets de lobbying contre l’Etat d’Israël, comme elle le fait pour le Maroc? La réponse coule de source: il n’y a pas de commune mesure entre la «question de principe» que sont les territoires occupés en Palestine et la question du Sahara occidental, considérée comme l’un des piliers fondateurs du régime algérien.

A Le360, nous croyons à une communauté de destin entre les peuples marocain et algérien. Nous déplorons l’énorme gâchis actuel, œuvre d’un régime fossilisé, engoncé dans des archétypes hérités de la guerre froide, et qui mobilise, aujourd’hui encore, en 2020, des moyens financiers et humains considérables à la seule fin de contrer l’intégrité territoriale du Maroc, empêchant de la sorte, l’essor de tout le Maghreb.

Contrairement à l’Algérie, le Maroc a toujours accueilli avec bienveillance les talents et les créateurs de son voisin de l’Est. Les artistes chanteurs algériens, par exemple, se produisent dans tous les festivals de musique au Maroc. A tel point que le Maroc est, pour certains d’entre eux, leur premier marché. La réciproque n’est pas vraie. Les freins que dresse le régime algérien à l’invitation d’un artiste marocain sont dissuasifs pour les promoteurs locaux. Le régime marocain aime le peuple algérien. Il n’est pas sûr qu'on puisse en dire autant des régimes qui se sont succédé à Alger, et qui ont tous un dénominateur commun: une hostilité manifeste et patente envers le Royaume.

En gelant les moyens titanesques qu’elle déploie à l’encontre du Maroc, Alger pourrait s’épargner des réactions hystériques, à l’instar de cette dépêche mémorable de l’APS.

Foutez-nous la paix et on vous laissera tranquilles.

Par Le360
Le 28/07/2020 à 16h02