Un coup dur pour le pouvoir d’achat des citoyens! “Al Ittihad Al Ichtiraki” qualifie ainsi, dans son numéro du 10 novembre, la mesure du projet de Loi de Finances visant à imposer une TVA de 10% sur l’orge et le maïs. Denrées de base pour les populations vivant dans les zones rurales, la «dernière trouvaille» du gouvernement devrait se traduire par une hausse des prix de ces produits, au grand dam des consommateurs à faibles revenus.
A travers cette mesure, le gouvernement espère renflouer les caisses de l’Etat de quelque 7,4 milliards de dirhams. Mais, selon le journal, la cagnotte se fera au détriment des populations pauvres, en particulier celles résidant dans les campagnes et les zones montagneuses. Le porte-voix de l’USFP y voit ainsi une énième contradiction de l’Exécutif et de ses politiques. Alors que le discours du gouvernement prône la défense du développement du monde rural, notamment à travers la mise en place d’un fonds dédié à ces régions, la taxation de ces produits vient le contredire.
Pour le quotidien arabophone, l’argument du gouvernement pour taxer ces produits de première nécessité ne tient pas debout. L’Exécutif argue en effet que ces produits, jusque-là exonérés, ne profitaient pas seulement aux consommateurs. Certains éleveurs utilisent l’orge et le maïs dans l’alimentation du bétail, ce qui détourne ces produits de leur but initial. Le journal estime que ce raisonnement est dénué de sens «puisque le gouvernement est incapable d’assurer la traçabilité de ces produits, c’est le consommateur qui trinque!»
Le journal rappelle la place qu’occupent ces denrées dans l’alimentation des habitants du monde rural et des régions montagneuses. Preuve en est, la multitude des plats à base d’orge ou de maïs qui représentent un héritage culinaire et culturel important du Maroc traditionnel : couscous «akhdam », berkoukes, baddaz, zemmita… Des plats qui reviendront plus cher, si l’’imposition de l’orge et du maïs est votée au Parlement.