À l’approche de la présidentielle tunisienne, prévue ce 15 septembre, l’intellectuel de gauche Saïd Safi, réputé être pro-marocain, essuie des tirs nourris en provenance de l’Algérie, le régime vert-kaki précisément.
Le détonateur de qui ce qui a les allures d’une véritable cabale hystérique contre le journaliste et écrivain tunisien, qui a toujours défendu la politique d’ouverture suivie par le Maroc, prenant à revers le repli algérien incarné par un régime autarcique haineux, a été une déclaration faite, jeudi 7 septembre, sur le plateau d’une télévision tunisienne, où il a décliné sa vision pour «un vrai tourisme». «Pas ce tourisme qui nous ramène un million d’affamés et qui viennent consommer le pain du peuple tunisien», a-t-il en effet plaidé.
Il n’en a pas fallu plus pour que le candidat tunisien soit lynché par des confrères algériens asservis au Général Ubu, Ahmed Gaïd Salah, qui ont prétendu que la cible des propos de Saïd Safi étaient les touristes algériens, agitant ainsi la fibre natiolaniste des frères voisins et le spectre de la détérioration des relations entre l'Algérie et la Tunisie pour tenter misérablement de discréditer le candidat Saïd Safi.
Une trouvaille d’autant plus curieuse que son auteur, entendez la presse à la botte du Général Ahmed Gaïd Salah, oubliait, à l’insu de son gré, que le nombre des Algériens se rendant au pays du Jasmin, est, comme le montrent les chiffres livrés par les officiels algériens eux-mêmes, est de 2 (bien deux) millions et non un seul million, comme avancé par le présidentiable tunisien, Saïd Safi.
Une omission donc délibérée de la part de confrères algériens rompus à l'approximation devenue un sport quotidien favori. Et ce n’est surtout pas cette précision postée par le candidat Saïd Safi, sur sa page Web, qui va dire le contraire.
Réagissant à cette cabale orchestrée dans les couloirs feutrés du renseignement militaire algérien, le candidat tunisien a d’abord précisé que celui qui était visé, ce n’étaient pas les touristes algériens mais bien ceux de l’Europe de l’Est dont le nombre, établi à juste titre, est effectivement de 1 million.
Par la même occasion, Saïd Safi, en journaliste averti, a taclé sans les nommer les instigateurs de cette campagne, les traitant de «semeurs de la Fitna» et de «nageurs en eaux troubles», renvoyant ainsi dos à dos ses détracteurs en Tunisie qui l'attendent au détour et le régime algérien qui n’en rate pas une pour tenter de le discréditer.
Et pour cause, Saïd Safi n’a jamais fait mystère de son admiration pour le modèle marocain, qu’il connaît parfaitement, pour la simple raison qu’il a fait ses premières études de prospective au sein de l’Université Mohammed V, à Rabat (voir vidéo ci-contre).
Par ricochet, Saïd Safi n’a jamais caché son agacement envers le régime algérien, épinglant tantôt son refus de rouvrir la frontière et redynamiser le Grand Maghreb, tantôt sa politique interne désastreuse.