Le projet de motion d’interpellation, initié par le groupe parlementaire du PAM à la deuxième Chambre, risque finalement de ne pas voir le jour. En effet, affirme le quotidien Assabah dans son édition du 27 novembre, le chef du gouvernement aura réussi, avec l’appui de l’Istiqlal, à saper cette initiative avant sa concrétisation.
Bien plus, note Assabah, le PAM ne peut même pas compter sur le vote de la motion, lundi, par la totalité des membres de son groupe. Ainsi, alors que trois membres du groupe sont actuellement en Arabie saoudite pour la Omra, trois autres ont décidé de s’abstenir au moment du vote. Quant aux groupes parlementaires de la majorité et de l’Istiqlal, ils projettent de se retirer de la séance de vote, prévue lundi après-midi. Ce qui, estime le journal, devrait mettre le président de la Chambre dans une situation embarrassante.
Le quotidien, qui cite l’article 106 de la Constitution, affirme, par ailleurs, que la Chambre des conseillers peut interpeller le gouvernement par le moyen d’une motion signée par le cinquième au moins de ses membres. Une fois signée, elle doit être votée, dans un délai de trois jours francs, par la majorité absolue des membres de cette Chambre. Le texte de la motion d’interpellation est ensuite immédiatement adressé par le président de la Chambre au chef du gouvernement qui dispose, quant à lui, d’un délai de six jours pour présenter la réponse du gouvernement devant la Chambre. Cette réponse est suivie d’un débat sans vote.
Ces mêmes dispositions sont reproduites dans le règlement intérieur de la deuxième Chambre, notamment dans l’article 232, observe le journal. Mais, indique Assabah, il n'est en aucun cas prévu que le président de la Chambre fasse lecture du projet de la motion d’interpellation devant les conseillers. Cette initiative prise par Abdelhakim Benchemmas, au début de la séance hebdomadaire des questions orales, mardi dernier, a d’ailleurs soulevé une grande polémique au sein de la Chambre.
En effet, les partis de la majorité considèrent que le président de la Chambre a enfreint la Constitution, puisque cette séance était exclusivement consacrée aux questions orales des conseillers. A sa décharge, le président assure qu’il voulait simplement informer les conseillers de l’existence de ce projet qui lui a été transmis par le président du PAM.
Le projet de la motion d’interpellation intervient, rappelle le journal, suite au drame survenu récemment à Sidi Boulaalam, dans la région d'Essaouira. Un drame où 15 femmes ont trouvé la mort, dans une bousculade survenue lors d’une opération de distribution de denrées alimentaires. Les initiateurs de cette motion estiment que la responsabilité du gouvernement est pleinement engagée dans cette tragédie.