Pourquoi le Maroc a expulsé les huit émissaires du Polisario

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L’expulsion par le Maroc de huit ressortissants européens ouvertement pro-Polisario suscite la colère des relais des séparatistes en France, en Espagne et en Belgique. Mais cette visite avait d’autres visées que le soutien affiché aux prisonniers du procès de Gdeïm Izik. Eclairage.

Le 07/04/2016 à 19h02

Les autorités de la Wilaya de Rabat-Salé-Kénitra ont pris la décision, hier mercredi, d’expulser huit ressortissants européens (cind Espagnols, deux Français et un Belge) pour trouble à l’ordre public et infraction à la loi qui encadre l’entrée et le séjour dans le territoire national.

Une décision ce qu’il y a plus de normal en conformité avec les lois du royaume dont les autorités ont pris le soin d’alerter les ambassadeurs des trois pays concernés.

Mais de l’autre côté de la Méditerranée, c’est un autre son de cloche. Toute une campagne est orchestrée par les pro-Polisario et les médias acquis à leur «cause» pour montrer du doigt le Maroc comme pays qui réprime à tour de bras.

Avocats, vraiment?En présentant les membres de la délégation venue soi-disant apporter son soutien aux prisonniers de Gdeïm Izik (des gens qui ont du sang sur les mains, soit dit en passant), la propagande séparatiste parle de «juristes».

Un terme vague pour masquer une autre réalité: seulement quelques uns sont des avocats, le reste s’activant dans des réseaux de soutien au Polisario.

Et même quand on est avocat, des règles s’imposent aux robes noires dans le monde entier.

Ce groupe a-t-il pris contact avec un procureur ou demandé à rencontrer un responsable au ministère de la Justice? A-t-il demandé une quelconque autorisation pour aller rendre visite aux prisonniers? A-t-il informé les autorités de son intention de tenir une conférence de presse ce même jeudi dans les locaux de l’AMDH (encore elle!)?

La réponse est NON. Ces individus, connus pour leur engagement, on ne sait motivé par quel intérêt, pour les thèses du Polisario, voulaient agir en terrain conquis dans un pays qui, certains semblent l’oublier, est indépendant depuis soixante ans.

La carte HammouchiJoseph Breham, avocat français qui n’a pas eu le temps de rejoindre la délégation des huit à Rabat, est hors de lui. Il choisit un autre angle d’attaque pour charger le Maroc et, surtout, son pays. Il accuse la France d’encourager le Maroc dans ses «violations des Droits de l’Homme» en octroyant la Légion d’honneur à Abdellatif Hammouchi, patron du pôle DGSN-DGST!

Or, Abdellatif Hammouchi ne fait pas les lois, ni ne prend de décisions politiques ou judiciaires. Son rôle, à la tête de l’institution qu’il dirige, est d’appliquer la loi.

Ses détracteurs oublient que c’est toute la République française qui lui a rendu hommage quand ses services ont évité d’autres carnages à Paris après les attaques du 13 novembre 2015. Qui sait, peut-être que l’un des huit émissaires du Polisario aurait pu trouver la mort si les attentats de la Défense avaient pu avoir lieu!

La centrale de TindoufLe sort des prisonniers de Gdeïm Izik intéresse peu les «juristes» expulsés. Ouvertement pro-Polisario, et parfois plus polisariens que la smala à Mohamed Abdelaziz, ils sont au service de la «Centrale de Tindouf» maintenue à flot par les bailleurs de fonds algériens.

Qui ignore encore aujourd’hui les visées de l’ACAT, les relais des séparatistes au Parlement européen, certains maires de bourgades françaises?

Personne, sauf ceux qui ont longtemps fermé les yeux et qui continuent à le faire, davantage par intérêt que par entêtement militant.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 07/04/2016 à 19h02