Pour sa pemière réaction à la résolution 2218 sur le Sahara, le Polisario a choisi un "ennemi" tout indiqué. «Nous dénonçons la position de la France qui demeure le principal obstacle à la réalisation d’une paix juste et durable au Sahara occidental», a souligné le représentant du Polisario auprès de l’ONU, Ahmed Boukhari.
Bien sûr, ce monsieur Boukhari n’est que la voix de son maître (Alger), encore que ce dernier, par lâcheté, ne soit toujours pas près d’assumer sa position, sachant que le département du ministre Lamamra a affirmé accueillir «avec satisfaction» la résolution 2218.
Mais passons, car la duplicité algérienne est connue de tous. Question, alors: pourquoi la France est-elle particulièrement visée par le lobby algéro-séparatiste? En quoi Paris pourrait-elle être ce prétendu «obstacle à la réalisation d’une paix juste et durable au Sahara»? Qu’a dit, finalement, le représentant de la France auprès de l’ONU, François Delattre, hier mardi 28 avril, au Conseil de sécurité, qui puisse entraver «la réalisation de cette paix juste et durable»?
Pourquoi la France et pas les autres?
A toutes fins utiles, notons que la résolution 2218 a été adoptée à l’unanimité des quinze membres du Conseil de sécurité, dont les cinq membres permanents (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Chine), regroupés sous la dénomination «Groupe des amis du Sahara». Pourquoi alors la France et pas les autres pays, permanents ou non permanents, représentés au sein de cette instance décisionnelle de l’Organisation des Nations unies?
Pour s’en rendre compte, il suffit de méditer sur l’intervention très édifiante de l’ambassadeur représentant permanent de la France auprès de l’ONU, hier au Conseil de sécurité, François Delattre.
Premièrement, le diplomate français a exprimé un soutien ferme et clair à l’initiative marocaine d’octroyer un statut d’autonomie au Sahara marocain. Pour la France, la solution d’autonomie offre une alternative «sérieuse» et «crédible» au conflit créé autour des provinces sahariennes marocaines.
Deuxièmement, Paris a salué nettement les progrès réalisés par le royaume sur le registre des Droits de l’Homme, incarnés, entre autres réalisations, par une importante réforme de la justice interdisant aux tribunaux militaires de juger des civils, et la ratification par le royaume du protocole onusien facultatif à la Convention contre la torture. Des acquis qui promettent d’impacter, de manière significative, non seulement le Maroc, mais toute la région, fait valoir François Delattre.
Troisièmement, le diplomate français a salué la nouvelle dynamique insufflée par l’ouverture, à Laâyoune et Dakhla, de deux antennes régionales du Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH).
Quatrièmement, le diplomate français a cogné là où cela fait mal à Alger: l’appel au recensement de la population séquestrée à Tindouf. Et comme pour enfoncer le clou, Delattre a fait une piqûre de rappel en se faisant l’écho du rapport de l’Office européen de lutte anti-fraude (OLF), épinglant expressément Alger et le Polisario pour le détournement de l’aide humanitaire destinée à la population de Tindouf.