La froideur qui empreint les relations algéro-marocaines n’a pas empêché les deux ministres des Affaires étrangères de se rencontrer et d'échanger «amicalement» durant les deux jours qu'ont duré cette table ronde, organisée les mercredi 5 et jeudi 6 décembre derniers, dans la salle Concordia, relevant du siège de l’ONU à Genève.
Le MAE algérien, Abdelkader Messahel, a saisi cette occasion pour formuler ce souhait ardent: «qu’un conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA soit réuni à Rabat dans les plus brefs délais».
Vous avez bien lu: réunion des MAE de l’UMA à Rabat, et non à Nouakchott, comme rapporté au lendemain de l’appel d’Alger pour tenir un Conseil de l’UMA, en guise de réponse à l’appel royal pour la mise en place d’un mécanisme conjoint de dialogue «franc et direct» avec Alger pour remettre à plat les divergences bilatérales.
Lire aussi : Sahara: la paix des sables se fera-t-elle à Genève?
L’offre du MAE algérien implique de facto sa participation et donc son déplacement au Maroc. Sauf qu'il est attendu d'abord sur le chapitre des relations bilatérales, préalable incontournable à toute redynamisation maghrébine.
Loin de l’UMA, une autre indiscrétion dont Le360 a reçu l’écho concerne l’Envoyé personnel du SG de l’ONU, Horst Köhler. L’ancien président allemand s’est dit «émerveillé» par le développement qu’ont connu les provinces sahariennes marocaines.
Il est vrai que Köhler avait fait part de cette impression, à l’issue de sa première visite à Laâyoune, le 1er juillet dernier. «Je me félicite des progrès et du développement réalisés dans la région (Sahara marocain, Ndlr), notamment sur les plans économique et social», avait-il en effet fait valoir, à son départ de l’aéroport Hassan 1er de Laâyoune, notant que «le règlement définitif du dossier du Sahara permettra de drainer davantage d’investissements pour la région et de créer des postes d’emploi, notamment pour les jeunes de la région».
Le thème qu'il a proposé pour ce premier round des tables rondes participe de cet émerveillement: "l'intégration maghrébine".
Mais c’est dans un nouveau contexte que Horst Köhler a réaffirmé cette impression, en l’occurence les premiers pourparlers quadripartites de Genève, et donc devant les délégations d’Alger et du Polisario, ainsi que le MAE de la république islamique de Mauritanie.
Ismail Ould Cheikh Ahmad, puisque c’est de lui dont il s’agit, n’a pas manqué l'occasion pour émettre à son tour un «avis» sur les pourparlers. «La Mauritanie est engagée (bien engagée, a-t-il encore précisé) pour aider les parties à trouver une solution politique au conflit, elle ne se contente pas d’observer une neutralité positive», a-t-il confessé, avant d’embrayer sur une note optimiste. «Si les pourparlers se poursuivront dans cet esprit constructif, je suis sûr et certain qu’une issue politique mutuellement acceptable sera bientôt trouvée au conflit », a-t-il ainsi affirmé.