Le Maroc a obtenu l’aval de l’administration Biden pour un contrat d’armement portant sur les systèmes HIMARS et des bombes JSOW. L’information a vite fait le tour des rédactions, nationales et même internationales. Et pour cause, les pays en dehors de l’OTAN qui possèdent ce type d’armement se comptent sur les doigts d’une main. Dans son édition actuellement en kiosque, le magazine La Vie éco, s’est intéressé à l’argumentaire avancé par le Département d’État pour justifier son accord pour ce contrat.
Deux passages retiennent particulièrement l’attention dans les deux communiqués diffusés à l’occasion par l’Agence de coopération en matière de sécurité pour la défense, relève l’hebdomadaire. La vente de cet équipement, assure le Département d’État, «ne modifiera pas l’équilibre militaire de base dans la région», peut-on lire dans le document qui précise également qu’«il n’y aura aucun impact négatif sur l’état de préparation de la défense américaine à la suite de cette vente proposée».
Il va sans dire, souligne l’hebdomadaire, qu’en parlant d’équilibre militaire régional, Washington fait référence à l’Espagne. En effet, une partie de l’opinion publique espagnole voit d’un mauvais œil le fait que le Maroc continue de s’équiper en armes à la pointe de la technologie. Ce qui sous-entend que l’arsenal algérien, la guerre en Ukraine l’a d’ailleurs confirmé, ne fait pas le poids face à ces deux nouvelles acquisitions. C’est pour dire, commente l’hebdomadaire, que le Royaume dispose désormais d’un «game changer» qui en fait une puissance militaire régionale.
Et pour que le message soit plus clair, le département d’État se veut rassurant envers les voisins du Nord: cette vente n’aura aucun impact sur l’état de préparation de l’armée américaine. Les États-Unis, rappelle l’hebdomadaire, disposent en effet d’une base militaire sur le territoire espagnol, à Rota dans la province de Cadix, non loin des côtes nord du Royaume.
Dans tous les cas, relève le magazine, toujours en citant des extraits des deux communiqués, cette vente soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en aidant à améliorer la sécurité d’un «allié majeur non membre de l’OTAN». Un allié qui continue d’être «une force importante pour la stabilité politique et le progrès économique en Afrique du Nord». La vente, souligne la même source, améliorera ainsi la capacité du Maroc à faire face aux menaces actuelles et futures, à détecter les menaces et à contrôler ses frontières, contribuant par la même occasion au maintien de la stabilité et de la sécurité régionales.
Ce contrat renforcera également l’interopérabilité des armées marocaine et américaine et leur coordination dans la lutte contre le terrorisme et les organisations extrémistes violentes (VEO) dans la région du Maghreb et du Sahel.