«C’est l’une des bonnes nouvelles de ce gouvernement, car il fallait absolument réunir les départements de la Culture et de la Communication», affirme une source qui a accompagné les tractations pour la formation du gouvernement El Othmani.
Sauf que la grande surprise a été de voir ces deux départements, assez sensibles, confiés à un homme politique comme Mohamed Laâraj, l’une des jeunes pousses du Mouvement populaire qui a tracé sa voie sans trop de remous.
Le nouveau ministre de la Culture et de la Communication a vu le jour le 13 février 1964 à Al Hoceïma.
Il reste loin de la politique et préfère se concentrer sur ses études. Un parcours qu’il réussit de très belle manière. Licencié en droit à l’université de Fès en 1987, il obtient son Doctorat d’Etat en 2002 à Rabat.
D'abord enseignant à l’université Abdelmalek Saâdi de Tétouan, il revient à celle de Fès en tant que professeur de l’enseignement supérieur. Et, depuis plusieurs années, il occupe le poste de professeur visiteur dans plusieurs universités du royaume.
Son rayon d'action va des litiges administratifs aux litiges liés aux affaires de l’audiovisuel, en passant par le droit constitutionnel. Et ce n’est pas tout. Ce boulimique de lecture produit aussi des livres et de manière impressionnante. Il a près d’une vingtaine d'ouvrages à son actif sans compter les dizaines de contributions à des revues spécialisées.
Du FFD au MP
Pour se lancer en politique, Mohamed Laâraj choisit la bannière du Front des forces démocratiques (FFD) de feu Thami El Khyari qui l’appréciait beaucoup. Il entre au Parlement en 2007 et enchaîne deux autres mandats sous les couleurs du MP (2011-2016 et 2016-2021). Et il fallait avoir les reins solides dans cette circonscription d’Al Hoceima où il fallait compter avec des «monstres» politiques comme le PAMiste Mohamed Boudra ou encore l’Istiqlalien Noureddine Moudiane.
Le PAM avait essayé de l’amadouer juste avant 2011, mais il n’a fait qu’un bref passage chez les camarades de Ilyas El Omari.
Chez les harakis, Mohamed Laâraj prend du grade. «C’est normal. Il fait partie des bons et nouveaux profils qui contribuent à changer l’image de notre formation politique», dit de lui un membre dirigeant du parti de l’Epi. En fin de compte, un profil proche de celui de Mokhtar Ghambo devenu ambassadeur du royaume au Kenya.
Chef de groupe parlementaire lors de l’ancienne législature, il est reconduit dans les mêmes fonctions après le scrutin du 7 octobre 2016.
Il est également membre de la direction (Bureau politique) depuis 2015.
Au moment de proposer une liste de ministres, Mohand Laenser l’a défendu bec et ongles et a fait d’une pierre deux coups: écarter des figures trop «consommées» et proposer un ministre jeune et quelque part une «page blanche».
Mohamed Laâraj hérite toutefois de deux départements problématiques. Saura-t-il faire face à d’énormes attentes et pas uniquement à celles d’une armée de professionnels entre artistes et hommes des médias?
On ne tardera pas à le savoir…