Polisario: voici comment les services algériens préparent la succession de Brahim Ghali

Brahim Ghali et son probable remplaçant, Abdallah Lahbib Bilal.

Brahim Ghali et son probable remplaçant, Abdallah Lahbib Bilal. . DR

Revue de presseKiosque360. L’actuel chef des séparatistes ne fait plus l’affaire des services de renseignement algériens, dont dépend directement le Polisario. Son remplaçant ne serait autre qu’un Algérien, un notable sahraoui de Tindouf.

Le 24/08/2020 à 15h42

La voie est désormais ouverte à un changement imminent à la tête du Polisario, selon des informations rapportées par le quotidien Assabah du lundi 24 août. En effet, Brahim Ghali, le remplaçant de Abdelaziz El Marrakchi, décédé le 31 mai 2016, ne fait plus l’affaire de ses maîtres algériens. Le général Abdelghani Rachdi, nouveau patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (nouvelle dénomination de l’ex-DRS), aurait déjà jeté son dévolu sur Abdallah Lahbib Bilal, un Reguibat algérien de Tindouf.

Selon Assabah, Lahbib Bilal doit rentrer en Algérie cette semaine après avoir été successivement hospitalisé en Espagne et en France, d’où il vient d’être rappelé d’urgence. En tout cas, pour le régime algérien, Brahim Ghali est un homme fini, non seulement du fait qu’il ne dispose plus d’aucune base dans les camps de Tindouf, mais aussi parce qu’il s’est mis à dos tous les inconditionnels des services algériens.

Pire, ces derniers ont étalé sur la place publique leurs profondes divergences, prouvant ainsi que les prébendes et les postes que leur offre l’Algérie sont leur première préoccupation. Ainsi, par exemple et pour mettre à l’écart l'un de ses principaux adversaires, Bachir Mustapha Seyid, l’actuel chef du Polisario, ont fuité délibérément certains documents compromettants de tortures et d’assassinats de Sahraouis sur ordre de Bachir, dans les geôles du Polisario. Ce dernier a été même placé en résidence surveillée, ces derniers temps, dans les camps de Rabouni, au même titre qu’un autre dirigeant, Abdelkader Omar, ancien prétendu Premier ministre, envoyé à Alger comme ambassadeur.

En lieu et place de cette ancienne garde, sortie tout droit du moule de l’ex-DRS, Brahim Ghali a choisi de nouveaux hommes, comme le chef de ses renseignements, Brahim Biadillah, dont la politique de division tribale a créé une situation d’implosion permanente dans les camps de Lahmada.

Qui est alors la nouvelle marionnette que la DGSI algérienne compte installer sur le siège de Brahim Ghali? Il s’agit, ni plus ni moins, d’un Algérien qui est né et a grandi à Tindouf, mais dont la seule force réside dans le fait qu’il est un notable attitré des Réguibats du Sud algérien. Or, les Reguibats algériens constituant aujourd’hui la majorité écrasante dans les camps de Lahmada, on peut affirmer que le Polisario n’est rien d'autre qu’une affaire algéro-algérienne.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 24/08/2020 à 15h42